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« Si vous prouvez qu’un membre de mon gouvernement a été pris dans une histoire de malversation, dès le lendemain, il quitte le gouvernement », dixit Kaba THIEBA

6 juillet 2016, 16:35, par Agent CHR Tenkodogo

Le Centre Hospitalier Régional de Tenkodogo a connu durant près de 3 mois, une perturbation dans son fonctionnement du fait d’une avalanche de mouvements d’humeurs d’agents de santé, militants du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale(SYNTSHA).Des amalgames sont faits entre les revendications syndicales et les règles de gestion administrative et financière. Une situation de dérive administrative et financière sur fond de règlements de comptes masqués, risque de déboucher sur une saignée absurde du trésor public si le gouvernement ne met pas un terme à cette stratégie machiavélique.

Les attitudes du SYNTSHA diffèrent fondamentalement de celles des autres syndicats du Burkina Faso. En effet, la mission cardinale des syndicats se résume à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Ainsi, les revendications syndicales qui visent la revalorisation des salaires, des indemnités, des outils et matériels de travail sont tout à fait légitimes même s’il appartient aux administrés et aux gouvernants de trouver un compromis réaliste pour satisfaire ces revendications. Ainsi, récemment des syndicats de la magistrature, de l’inspection du travail, des Finances ont mené des mouvements de grève, de revendications de meilleures conditions de travail et de vie sans cibler des attaques personnelles de règlements de comptes. Par contre, le SYNTSHA s’est singularisé dans le dénigrement de responsables de la santé dont il exige in fine la démission, chaque fois qu’il organise des mots d’ordre de grèves, avec des revendications diluées dans l’objectif principal de cabale politique qui sous-tend généralement ses luttes.
Un précèdent dangereux risque de se produire au CHR de Tenkodogo si le gouvernement n’y met pas vite de l’ordre. Comment comprendre que le directeur général dont le contrat de 3 ans, qui a été renouvelé en février 2016 pour résultats satisfaisants, se trouve actuellement victime d’un chantage orchestré par le SYNTSHA, pour exiger sa démission, sans même attendre les résultats d’un audit que le syndicat exige ? Cela ressemble à une fuite en avant, avec un sentiment de doute qu’il puisse exister des fautes graves nécessitant la rupture du contrat du DG. Comment comprendre aussi que le syndicat et le Conseil d’Administration de l’hôpital explorent des voies amiables de départ du DG avec des propositions de paiements des années restantes de salaires et d’intérêts et dommages qui avoisineraient 40 millions de FCFA ?Si le DG est réellement coupable de fautes graves de gestion, il incombe aux structures habilitées de contrôle d’Etat, dont l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption, la Cour des Comptes de se saisir du dossier .Le SYNTSHA et autres syndicats n’ont pas pour rôle, la nomination et le licenciement des agents de la Fonction publique. Cela relève du rôle régalien du gouvernement en conseil des ministres, après des avis motivés et des faits établis en toute légalité. Le DG a aussi le droit d’ester en justice s’il estime être victime d’une rupture abusive de son contrat avant terme. Dans le bras de fer qui prévaut au CHR de Tenkodogo, ce sont primordialement les malades et les populations qui sont victimes de cette situation de blocage du fonctionnement normal de l’hôpital. On sacrifie ainsi la vie des malades sur l’autel des intérêts égoïstes et des querelles nauséabondes de personnes. Si le DG devrait ainsi quitter son poste avec un paiement de ses droits à hauteur de 40 millions de FCFA, il ne sortirait sans doute pas perdant de ce conflit avec ce pactole et continuera d’exercer ailleurs en sa qualité de fonctionnaire. Ce serait une hémorragie absurde dans le trésor public pendant que les hôpitaux ont besoin d’argent pour l’achat de consommables médicaux. Des DG de la CAMEG ont été par le passé fortement indemnisés pour les pousser abusivement vers la sortie au profit des clubs d’amis politiques. C’est cette même logique que d’aucuns voudraient perpétuer au ministère de la santé. Autres temps, autres mœurs. Il est temps de changer de fusil d’épaule. Ce disque de la mauvaise gouvernance est rayé et il est important que les uns et les autres comprennent cela et opère le changement nécessaire de mentalité et de comportement. L’opinion publique a suffisamment une mauvaise appréciation de certains agents de santé qui ne cessent de défrayer la chronique. Chaque fois qu’un médecin chef de service ou un directeur d’hôpital veulent engager des actions rigoureuses de lutte contre des mauvaises pratiques dans la santé, des agents indélicats se réfugient derrière le SYNTSHA pour exiger le départ des responsables. Ce sont des méthodes qui visent à décourager le dévouement des responsables engagés pour la bonne gouvernance dans l’intérêt supérieur de l’Etat.
Par conséquent, il appartient vivement au gouvernement, en particulier au Premier ministre et au Président du Faso de diligenter des investigations crédibles pour démasquer ce complot qui vise à rendre impossible l’administration normale des hôpitaux par certains agents de santé qui ignorent leurs prérogatives et les règles de gestion administrative et financière d’un Etat républicain. Il sied de lutter contre les mauvaises pratiques de santé d’agents indélicats qui risquent de compromettre la politique sanitaire du Président Roch Marc Christian Kaboré qui suscite dès ses premiers moments, de la satisfaction pour la gratuité des soins des enfants de moins de 5 ans, la gratuité des césariennes etc…


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