Accueil > ... > Forum 935383

Justice : Le dossier Ousmane Guiro de nouveau devant la justice

28 juin 2016, 09:04, par Jean Gabriel YAMEOGO

Merci au Procureur d’avoir interjeté appel sur cette sombre affaire qui défraie les chroniques. Mais comme dit l’adage : "le poisson pourrit toujours par la tête". Autrement dit, l’affaire "Guiro" n’est que la résultante des affaires "sales" organisées au plus haut sommet d’l’Etat, alors dirigé par une bande de mafiosi devant qui Al Capone est un enfant de choeur.

Comment comprendre que dans un pays où le taux d’alphabétisation compte parmi les plus faibles au monde, où la couverture sanitaire est des plus insignifiants, où l’autosuffisance alimentaire est une chimère, où simplement les besoins basiques sont très loin d’être assurés pour 90% de la population, des citoyens, parce que nommés à des postes dits "juteux" s’arrogent sans scrupules, des milliards et des milliards (1 milliard = 1000 millions) au détriment de leurs frères et soeurs qui croupissent dans la misère ? Quel mérite ont-ils de plus qu’un enseignant, un professeur, un médecin ou un ingénieur ? Mais cela s’explique par la culture de l’impunité qui avait atteint son paroxysme à l"apogée de la "compaorose" dont les dirigeants actuels furent des chantres zélés, n’en déplaisent aux laudateurs du jour qui ne souffrent pas ce rappel de l’Histoire récente du Faso. A propos d’histoire, j’invite humblement nos braves historiens à prendre leur plume pour "coucher à chaud" l’épisode récente de notre Histoire avant que les autres ne le fassent à notre place (cf. le livre intéressant écrit par le belge Ludo Martens sur : "Sankara, Compaoré et la Révolution burkinabé", paru dans EPO Dossier International).

Le jugement de Guiro est donc un jugement d’un système mafieux dont les dirigeants actuels devraient être des témoins, à charge ou à décharge, pour ne pas dire des complices. Si Guiro veut parler à coeur ouvert, ce à quoi, je l’y invite fortement, il y a fort à parier que les noms des RSS reviendront souvent au cours du procès d’une manière ou d’une autre. Et c’est l’occasion pour la justice de prendre ou d’exercer son indépendance. Car comme le dit si bien, l’écrivain émérite nigérian, Wolé Soyinka, en conflit avec L. S. Senghor, chantre de la Négritude :"le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la mange". Donc au lieu de faire de longues tirades pour réclamer votre indépendance, vous la gagneriez en vidant les tiroirs de la justice et en disant le droit rien que le droit. Ce qui permettra que les vrais criminels de sang et économiques aillent remplace dans les prisons les citoyens qui se sont légèrement trompés (voleurs de poulets) et qui ne peuvent s’octroyer des avocats pour les sortir de l’enfer carcéral.

En conclusion, la réouverture du dossier "Guiro" constitue un test grandeur nature pour l’indépendance ou l’inféodation de la justice burkinabé. Alors, braves magistrats, à vos toges, jugez ou vous serez jugés par le peuple ! Courage et que Dieu, lui-même vous assiste dans votre lourde et noble mission de sauver la république !


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés