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Cinq blessés et deux motos incendiées dans des affrontements entre koglweogo et des populations du quartier Zongo de Ouagadougou

27 juin 2016, 19:08, par Sidpawalemdé Sebgo

En relisant le forum, on se rend compte d’une chose : Tout le monde utilise le même mot, "koglweogo", mais il est clair que tout le monde ne parle pas de la même chose !

1°) Dans le Yatenga et le Sanematenga, des initiatives locales d’autodéfense sont nées il y a une dizaine d’années. Ces pionniers ont fait des émules dans d’autres localité et obtenu des résultats extraordinaires. En se basant sur un réseau de veille et d’information, ils ont réussi à éradiquer la majeure partie des actes criminels par la prévention. Parce qu’ils sont surveillés, dénoncés, surpris en flagrant délit, les voleurs sont de moins en moins capables de parvenir à leurs fins et soit sont allés ailleurs, soit se sont faits attraper. Ces koglweogo là font appel aux FDS dès que possible, ne sont pas armés jusqu’aux dents et quittent rarement leur zone. Les volontaires de ces groupes ayant d’autres activités "ordinaires", ils n’ont pas besoin de financements importants et réguliers. Voila les koglweogo à défendre, à former, à encadrer et à financer.

2°) Devant le succès des pionniers, une autre catégorie de koglwéogo est née ces derniers temps. Ils sont caractérisés par la volonté d’intervenir dans toutes les localités, même là ou ils n’ont aucune connaissance des personnes et du terrain, en y implantant des "antennes locales". Ils prétendent aussi "traquer" leurs "cibles" à travers tout le pays. N’ayant pas de circuit local de renseignement ni de réseau de surveillance, ils ne peuvent donc pas prévenir les vols, sauf peut être dans le convoyage des transporteurs. Leur rôle se résume une fois le délit commis à trouver le ou les voleurs. Sans informations privilégiées des populations locales, leur principale méthode est la torture pour obtenir des aveux, sur des sujets arrêtés un peu au hasard sur soupçon ou délation, vu leur méconnaissance des personnes. Vu que sous la torture beaucoup avouent pour avoir la vie sauve, ils estiment donc avoir de grands succès. Lourdement armés, ils arrivent à intimider certains voleurs et coupeurs de route qui préfèrent souvent éviter l’affrontement direct, surtout sur les routes interurbaines et les pistes rurales sur lesquelles ils se déplacent en groupe. N’ayant plus d’autres activités, les amendes infligées aux supposés voleurs et les "contributions volontaires" des résidents deviennent indispensables pour financer leurs armes, munitions, carburant et salaires. Devant les sommes importantes récoltées (de gré ou de force), cette nouvelle catégorie de "koglweogo" présente un grand attrait pour de nouvelles recrues, dont certains de moralité douteuse, multipliant du même coup les dérapages et comportement violents voir criminels. Voila les koglweogo qui deviennent des bandes armées incontrôlables, réfusant l’autorité de l’état et le respect des lois qu’il faut stopper !

Il faudrait donc que les uns et les autres sachent se situer quand ils parlent de "koglweogo", pour ou contre, car "tôle c’est pas tôle" !


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