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Course à la gestion des mairies : « C’est notre tour de manger » !

23 juin 2016, 22:42, par Sidpawalemdé Sebgo

Il est réconfortant de voir que dans cette situation difficile, de nombreux internautes ne se contentent pas de condamner, critiquer et insulter mais font des propositions. Je voudrais à leur suite parler des réformes qui pourraient nous mettre à l’abri de ce genre de dérapages dans l’avenir.

Parmi les problèmes mis en évidence par ces élections présidentielles, législatives et municipales en 2015 et 2016 au Burkina, mais aussi par les précédents mandats municipaux, on peut citer :

1°) Les problèmes de listes électorales par parti, avec leur corollaires de défaut de pièces pour un seul candidat qui annule toute la liste, de non respect du quota genre, d’imposition et/ou de positionnement de candidats "parachutés", des retards de dépôt liés à quelques candidats et des noms figurant sur plusieurs listes ;
2°) Les problèmes de désignation de l’exécutif municipal, liés aux oppositions partisanes, de personnes et aux calculs politiques.
3°) Les problèmes de blocage du fonctionnement du conseil municipal, liés encore aux calculs politiques.

Deux mesures peuvent suffire à arrêter ces dérapages pour les prochaines années :

1°) Opter pour le scrutin uninominal. Le candidat se présente à son nom propre, soutenu ou pas par un ou plusieurs partis et/ou regroupements d’associations ou d’indépendants. Il se présente avec la liste de son exécutif complet en cas de succès. En cas de second tour, les alliances avec refontes de listes d’exécutif sont autorisés. L’exécutif est celui du maire élu mais les postes de conseillers sont proportionnels aux suffrages obtenus par les autres candidats suivant le plus fort reste ou la plus forte moyenne. Les électeurs savent ce pour quoi ils votent et il n’y a plus d’élections après celle des citoyens. Fini les magouilles et arrangements introuvables.

2°) Définir des délits "politiques" et leurs sanctions, notamment l’absentéisme, le blocage de conseil municipal ou le refus de reconnaitre les résultats d’un vote, la perturbation d’un vote par quelque moyen que ce soit, la confiscation ou la destruction d’un procès verbal de vote. Les sanctions seraient elles aussi politiques, notamment des amende et des peines d’inéligibilité en plus des peines communes prévues en cas d’usage de la violence.

Si pour espérer devenir maire, tu pose un acte qui peut te valoir une inéligibilité pour une ou les deux prochaines élections municipales, législatives et présidentielles soit dix à quinze ans au moins, je crois qu’ils y réfléchiront à deux fois avant d’oser poser ces actes.


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