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Le duel Caroline Ouanré-David le combattant et la responsabilité sociale du musicien

21 avril 2016, 10:59, par Raogo

"Nous en consommons tous les jours ! La perversité vient de perversitas dérivé de perversus et désigne, dans un sens général, l’inclination à des conduites considérées comme « déviantes » par rapport aux règles et croyances morales d’une société. Si « pervertir », du latin pervertere signifie détourner, mettre sens dessus dessous. Ces derniers temps au Burkina Faso, les réseaux furent enflammés par le clash entre Caroline Tuina Ouanré, ex-journaliste à la RTB, aujourd’hui journaliste indépendante et David Le Combattant, artiste musicien. La première reproche au second de pervertir la jeunesse dans son clip vidéo « c’est doux doux dèh » avec des propos obscènes et des images « pervertissantes ». Le clash s’est déroulé sur les réseaux sociaux pour juste un temps, mais n’a pas pour autant résolu le problème de fond concernant la perversité. Le Burkina Faso est un pays multiethnique et mutli-réligieux avec différentes sensibilités. Il n’est pas une île isolée du reste du monde. Il est le composant d’un ensemble, lui-même sous ensemble d’un ensemble qui se veut plus globalisant. Le Burkinabè d’aujourd’hui consomme culturellement presque du « tout ». La perversité peut ainsi être ici catégorisée en perversité interne (déviance interne) et en perversité externe (déviance externe). Avec une multi-ethnicité prononcée et un multiculturalisme interne fort, la « pratique culturelle » venant de telle ethnie ou de telle autre peut-être vue comme « pervers ». Ainsi, on peut considérer l’endogamie de certaines ethnies par exemple comme « pervers ». Des exemples ne manqueront pas. Trouver des exemples n’est pas le but premier de cet écrit. La première forme de « perversité » serait la colonisation française. De façon inattendue, elle a essayé d’homogénéiser des culturelles aussi différentes les unes des autres. La perversité externe vient plus de la consommation audiovisuelle fournie par la RTB et les chaînes satellitaires. La perversité est consommée à outrance au Burkina Faso depuis des lustres. Qui parmi vous n’a pas écouté la musique de Franky « vas-y Franky, c’est bon » ou de Jacky Rapon « Fallait pas » (le clip même fut tourner au Faso). Les clips et musiques ivoiriennes et américaines ont inondés la RTB avec leur lot de « perversion ». Le sexe est toujours revenu d’une manière ou d’une autre dans les clips produits à l’interne ou venant de l’extérieur. Le comble de la perversité est servi par les séries latino-américaines. Elles sont déversées à longueur de journée sur la télé nationale sans que personne ne s’en offusque. De « Dona Beja » à « Rubi », le sexe fut mis en exergue avec des lots de baisers interminables à la grande joie des téléspectateurs. Madame Ouanré a eu à travailler à la RTB sans pourtant un jour s’en offusquer. Les artistes cherchent tout le temps des femmes ou filles dites top model pour le tournage de clips vidéos. Comment peut-on nommer cela ? Nous sommes pris dans un imbroglio de perversités au grand dam de l’Etat. Le CSC chargé de la régulation est plus un instrument politique que de régulation. Il ne s’intéresse pas trop aux mœurs et donne indirectement quitus à qui le veut pour servir les Burkinabè. Dans certains pays, la brigade des mœurs existe pour la lutte contre la perversité et la perversion. En Allemagne, on l’appelle Ordnungsamt (littéralement traduit : office de l’ordre). Nous consommons depuis 1989 de la perversité sous toutes ses formes et sur tous les plans sans que personne ne sonne l’alarme. Les différentes types de perversités consommés de façon inconsciente sont : • la perversité politique • la perversité culturelle • la perversité administrative • la perversité scolaire • la perversité historique • etc. Faudra-t-il encore toujours battre Caroline Tuina Ouanré ou David Le Combattant ? A bientôt pour la suite !" Maikoo


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