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Le duel Caroline Ouanré-David

21 avril 2016, 10:12, par Roch SOME

Merci pour cette présentation intéressante, mais à un moment il faut attaquer, donner clairement votre opinion et la défendre ! Là on dirait Gilbert l’équilibriste :)

Pour ma part il faut d’abord préciser certains points : l’oeuvre de David dont il est question ne relève pas de la "création artistique" selon la définition que vous donnez et que je partage.Je vous cite " Comme tout autre artiste, son souhait serait de ne dire les choses que selon ses émotions au but de corriger l’insatisfaction qu’il éprouve face au terrain restreint de la réalité. Il est à la recherche d’un plus, de l’infini, de l’absolu ou de l’idéal ". Or avec le clip "c’est doux doux deh" on est plutôt en face d’une production (pas création) artificielle d’images et de sons dont le but est exclusivement d’exciter les sens des spectateurs (pas mélomanes, industrie de l’image avant tout). David à travers ce clip participe à cette industrie du divertissement et de l’émotion à moindre coût qu’on retrouve aussi dans les histoires mielleuses et puériles des "télénovéla" et autres "télé-réalité" (pour rester dans le cadre de audio-visuel)

Donc le problème ici c’est l’obscénité manifeste du clip de David le combattant qui serait contraire aux valeurs morales de notre milieu. D’où l’appel de Caroline Ouanré à interdire le-dit clip. Les plus "pragmatiques" diront peut-être que le fantôme est déjà dans la maison et qu’il est inutile de refermer la porte : en effet on a du sexe un peu partout aujourd’hui, dans nos maquis, à la télé , sur les affiches publicitaire dans nos rues etc sans que cela ne choque vraiment. Alors pourquoi s’acharner sur le pauvre David, qui ne fait que suivre la tendance générale ??? Si on suivait ces "pragmatiques" et autres chantres de la liberté, de la mondialisation et du "progrès" on serait alors tenté de maintenir le statu quo et David pourrait continuer de chanter "c’est doux doux deh" tranquillement.
D’un autre coté on a les gens nostalgiques d’une africanité qu’il n’ont certainement connu. Une identité de dignité et de pudeur qui se tiendrait alors loin de toute cette dépravation importée et traçant sa propre voie. Tant bien que mal. Peut-être que Caroline appartient à ce groupe là !

Quant à moi , je constate simplement que l’industrie de l’émotion favorise certains maux dans la société : rapports précoces, violences sexuelles, traumatismes, grossesses non désirés, MST, et plus largement "chosification" de la femme, comportements égoïstes etc. Le bon sens recommanderait alors à minima de préserver les plus jeunes, les plus vulnérables de ce phénomène. Travaillons en aval sur l’éducation , la responsabilisation de nos jeunes pour les amener a avoir du discernement au delà des sensations primaires que leur procurera cette industrie de l’émotion qui les entoure . Car il faut l’admettre, cette industrie sera toujours là, elle aura toujours un coup d’avance parce que disposant de deux puissants ressorts : le business qu’elle incarne d’un coté, et l’affirmation inaliénable de la liberté individuelle de l’autre. Alors face à un adversaire si puissant préservons l’essentiel -les jeunes, notre espoir- et agissons chacun à notre propre échelle.


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