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Présidence du Faso : Ce qu’il faut retenir des 100 jours de Roch Kaboré

4 avril 2016, 14:35, par Nabiiga

Merci monsieur le Président, désolé que vous n’ayez pas été informé du mandat d’arrêt contre Soro. Au fait, qu’auriez-vous fait si on vous avait informé de ce mandat d’arrêt ? L’auriez-vous arrêté au nom de la paix malgré tout ce dont Soro est épinglé ? C’est cela justement Monsieur le Président ce qui trouble mon sommeil. Auriez-vous ordonné que le mandat soit annulé pure et dure au nom de la paix entre nos deux pays alors que la personne que vous cherchez à dédouaner planifiait la guerre dans notre pays ? De surcroît, jusqu’ici, les faits retenus contre Soro nous enseignent qu’il agissait en sa capacité d’un individu. Nulle part fait-il mention du souhait de l’état ivoirien ou encore l’assemblée nationale de donner un coup de main aux putschistes mais plutôt, le désir insatiable et très mal inspiré de Soro d’épauler ces mêmes putschistes en sa capacité individuelle de gandaw. Dans ce cas Monsieur le Président, qu’il soit le PAN ou domestique, importe peu car ce n’est l’état Ivoirien qui est épinglé mais bien Soro l’individu.

De toutes vraisemblances, Monsieur le Président, vous nourrissait un désir incompréhensible de vouloir vous axer sur le rôle officiel de Soro dans son pays pour régler cette affaire (régler l’affaire n’est pas mauvais en soi dois-je insister) mais lui-même, l’interessé, Soro, s’est bien organisé pour que l’état ivoirien ne soit pas impliqué. Pourquoi alors faut-il impliquer son pays dans la recherche de la sortie de crises alors qu’il a agi en sa capacité de gandaw ? Si la transition avait mis en place un plan de guerre ou avait lancé une attaque contre la Côte d’Ivoire, toute personne comprendrait aisément votre inquiétude en tant que père de la nation, mais nous avons affaire à un ivoirien qui a pris le bon soin de ne pas impliquer son pays dans sa forfaiture mais bien sa personne. Vous remarqueriez, Monsieur le Président, que ce mandat d’arrêt contre Soro ne doit pas, en aucune manière que ce soit, déranger votre sommeil personnel ou encore la quiétude entre nos deux pays. N’y a-t-il des bandits ivoiriens à la MACO qui y sont écroués pour des délits commis sur notre territoire ? Alors, est-ce que notre relation avec la Côte d’Ivoire est affectée en raison de l’incarcération de ces délinquants ? Dans les yeux de la justice, il n’y a pas de différence entre ces délinquants et Soro Guillaume car ce sont des individus qui ont commis des actes individuels répréhensibles. La seule différence, vous remarqueriez Monsieur le Président, est une question géographique car Soro a commis un délit contre notre pays tout en étant dans son pays et les délinquants l’ont commis sur notre territoire. La main de la loi est longue et peut bien arriver en Côte d’Ivoire. Que nul ne l’empêche de faire le trajet Ouaga-Abidjan

Monsieur le Président, le paysage politique de ce monde est plein des incidents de ce genre. Manuel Noriéga, Président de Panama et non pas le PAN, avait été accusé par la justice américaine. Il a été prié (comme nous prions à Soro) de bien vouloir se rendre aux États pour être entendu sur les faits retenus contre lui. Il n’a pas obtempéré. Les Américains de Bush Senior sont allés le chercher de chez lui au Panama. Après, la relation entre les États-Unis et le Panama était de plus belle et n’a pas été affectée aucunement par l’action des Américains car Manuel Mariéga agissait en sa capacité individuelle en exportant des stupéfiants aux États car ce qu’il gagnait de ses activités, ne revenait pas à l’état Panamien mais bien à sa personne. La Guinée Équatorial entretient de bonnes relations avec les États-Unis mais son CEMA, se trouve en prison aux États car ce généralisme de paille comme ceux de chez nous d’ailleurs, était accusé du trafic de drogue. Ce que le monsieur gagnait de son commerce, lui revenait individuellement.

Monsieur le Président, je suis heureux que vous respectiez scrupuleusement la séparation des pouvoirs du Burkina nouveau. Peuple Burkinabè qui vous a élu, est prêt à vous accompagner dans la recherche de sortie de crise mais il va insurger contre vous si vous marcher sur ses pieds. Rien ne sera plus comme avant dans ce pays.
Bien respectueusement.


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