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Ivoirisation de Blaise Compaoré, mandats d’arrêt internationaux, relations ivoiro-burkinabè : Ce qu’en pense Etienne Traoré

28 février 2016, 12:42, par Sidpawalemdé Sebgo

La passion effectivement ne règle rien. Crier haut et fort qu’on doit arrêter Soro ou qu’on doit retirer le mandat d’arrêt ne va rien changer aux faits. Que chacun fasse son travail, le gouvernement de la diplomatie et la justice des mandats d’arrêts.

Une chose à préciser dans l’exposé du Pr Traoré : Il ne s’agit pas ici "d’amitiés personnelles" qui s’opposent aux intérêts des états mais bien plus. Car en dehors de l’amitié, le clan ADO-Soro-Compaoré-Bassolet-Diendéré est soudé par d’autres liens. En dehors d’être des "frères" dans la Franc-maçonnerie, ou ils se sont jurés fidélité et soutien, chacun sait que le jugement de l’autre peut l’incriminer. Ce lien là est plus fort que l’amitié. Pour le reste :

1°) Les affaires coup d’état et Thomas Sankara peuvent bien être jugées sans la présence effective de tous les mis en cause. Les éventuels convaincus de crimes peuvent être condamnés par contumace en attendant de leur mettre la main dessus. Il n’y a dons pas lieu de dire que tout est bloqué parce que Blaise Compaoré et Guillaume Soro ne sont pas (encore) extradés.

2°) La naturalisation de Blaise Compaoré et de son frère François Compoaré a visiblement pour but de les soustraire à la justice. Cela ne servira à rien pour trois raisons : La jurisprudence ivoirienne montre que des Ivoiriens ont été extradés. Ensuite les décrets de naturalisations sont entachés d’irrégularité car ne respectant pas les règles, en plus d’avoir été antidatés. Or non seulement Allasane Ouattara ne sera pas éternellement au pouvoir, mais ce décret peut êrte attaqué avec succès. Enfin, les faits qui leurs sont reprochés étant antérieurs à leur naturalisation, il sera difficile de l’opposer à la justice Burkinabè comme internationale. Bien au contraire, ADO et les Compaoré créent ainsi les conditions pour que l’affaire aille à la justice internationale.

3°) Si Roch et son pouvoir prennent le risque de faire "invalider" les écoutes pour régler "diplomatiquement" le problème Soro, ils prennent en même temps le risque de devoir libérer Djibril Basolet, à moins de trouver dans les autres chefs d’accusation contre lui et le dernier gouvernement Compaoré de quoi le retenir. Or, Bassolet libre, avec ses connexions et ses moyens, c’est le risque permanent de coup d’état, et cette fois ils ne feront pas dans la dentelle. Sans compter les risques de réaction populaire violente. La "real politique" dont parle le Pr nous fait penser que les RSS ne feront pas cette bêtise pour perdre le pouvoir avant terme comme Compaoré en allant contre le sens de l’histoire. En tout cas espérons le pour eux !

Donc, pas besoin de noircir les colonnes d’arguments pour ou contre ceci ou cela. Laissons les choses suivre leur cours. Les affaires Thomas Sankara, Norbet Zongo et autres montrent bien que même quand des personnes ou groupes veulent tordre le coup à la justice, ce n’est qu’une question de temps avant que cela les rattrape.


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