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Evêque MC Claver Yaméogo : « Dieu n’a pas maudit le hip-hop, il a tout simplement pris un de ses éléments phares qu’il utilise pour sa gloire »

21 février 2016, 04:36, par Mechtilde Guirma

Maurice Yaméogo en bon moagha tel que je le connais tant spirituellement que traditionnellement, sait que « Bayir pa lobgd kugri yé, lobgda né tan dagr bala ». Pourquoi tandagré (une motte de boue séchée) et non kougri (une pierre qu’on dit aussi tambrsiongo parce que très dur comme le granite par exemple). Parce que le tandagré se disloque en poussière quand il atteins son objetif et ne cause aucun dommage. Tout au plus salit un peu qu’un coup de brosse fait vite de réparer. Tandis que le kougri peut faire saigner et même tuer (c’est ainsi que David a tué Goliath).

En effet, très bon catholique Maurice Yaméogo sait (et c’est écrit dans la Bible, aussi bien dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien Testament) que même pour ses ennemis, Dieu ne permet pas de maudire, car le Burkina-Faso en tant que pays est une représentation en miniature de la terre. Or la terre est sacrée et personne n’ose prendre le risque la maudire en maudissant qui que ce soit à plus forte raison son pays. Qui maudit la création ou les créature de Dieu, c’est atteindre Dieu Lui-même. Or peut-on maudire Dieu sans se maudire soi-même et aussi sa progéniture toute entière ? Même dans une pensée païenne la chose est-elle envisageable ? Rien n’est moins sûr. Ça c’est l’aspect religieux de la question. Ce sont les créatures qui se maudissent eux-mêmes et les uns les autres, en refusant l’amour et la fidélité en Dieu.

Maintenant venons-en à la tradition. Comment Maurice Yaméogo peut-il maudire la terre de ses ancêtres où lui-même savait qu’il allait y reposer un jour avec eux dans leur félicité auprès de Dieu ? Maurice savait parler à son peuple à travers leur culture pour les conscientiser de ce qui les attendait des lendemains amers. Maurice regrettait une chose. Il savait que le peuple ne comprenait pas tout et ne pouvait pas tout comprendre, à telle enseigne que parfois il fallait même le (le peuple) rouler comme une natte et poser un temps avant de le dérouler de nouveau, donc il fallait marcher étape par étape. Parfois obtempéré, le temps d’une écoute.

En effet très catholique, Maurice Yaméogo a tourné le monde occidental et oriental contre lui Tenez voilà les personnes sur qui il vitupérait : La chine de Pikin, le néo-colonialisme français dont il a chassé l’armée. La Franc-maçonnerie. Le communisme, l’impérialisme américain. Aussi certain dérapage des coutumiers. (Surtout le Moro-naba Kougri avec son coup d’État « foireux », c’est comme les RSP aujourd’hui). Et pourtant les coutumiers avaient avancé des raisons valables, malheureusement mal exprimées. C’est ainsi que petit à petit, Maurice fut isolé de son peuple qui finit par « le chasser du pouvoir ? ». Donc voyez, visionnaire Maurice était en avance de plus 50 ans, c’est à dire notre époque aujourd’hui. Mais à son époque personne ne pouvait encore comprendre ni saisir l’ampleur de ce qui pouvait se tramer pour fixer le destin d’un peuple et l’avenir de son pays. Aussi que de coups n’a-t-il pas reçu même du côté des religieux dont il défendait pourtant les valeurs. Acceptons d’admettre qu’à ce stade, il fallait quand même qu’il se trouvât un protecteur. C’est pourquoi il ne pouvait trouver mieux qu’Houphouët Boigny, et ce dignitaire qu’on appelait à l’époque « le sage » n’était pas l’effet du hasard dans la vie du Président Yaméogo, C’est une histoire de longue date, dès les origines même de la colonisation.

Aujourd’hui, au Burkina-Faso nous sommes revenus à la case départ. Avec les mêmes problèmes, les même divisions, dans les familles, dans les Nations, actualisés mais de manière plus acerbe avec même beaucoup plus d’acuité. Cependant nos pères fondateurs, malgré leur divisions et diversions ont laissé une mine d’informations, aussi des secrets qu’il nous faudrait apprendre à découvrir. en effet, leurs pensées à les écouter au dernier moment de leur vie, se recoupaient. Et pour cause, ils ont vécu dans les mêmes geôles. Ils ont laissé des signes, des paroles et des demi-mots, des symboles à décoder. Et c’est ce dont nous attelons tous de nos jours, également avec nos hauts et nos bas. Viendront en effet les jours, mon Révérend, où la vérité inondera le monde et ses ruines. Où les familles se retrouveront pour délibérer pour le bonheur non pas seulement pour le cercle fermé, mais pour le peuple tout entier.

Pour cela laissons la Sainte Année de la miséricorde faire son Œuvre par l’action de l’Esprit Saint, et bénissons le Saint Père François qui nous l’offre gracieusement.


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