« Sauf à vouloir entrer dans l’histoire à reculons, la place de l’UPC est et demeure aux côtés du MPP », dixit Louis Armand Ouali, 2ème Vice- Président de l’UPC

Monsieur Ouali, Je vous respecte mais dans ce cas-ci, il faut souffrir que je m’oppose à ta réflexion.
L’opposition républicaine ne signifie pas opposition systématique. Quand on prend les programmes des deux parties, vous l’avez bien dit, les mêmes référentiels ont été utilisés donc clairement il y a des points de convergence. Mais comme on le sait ce sont deux partis qui ont des références idéologiques différentes et ne peuvent pas se confondre même si la frontière entre la sociale démocratie et la démocratie libérale s’érode de plus en plus. Sur bien des dossiers, il n’est pas exclu (il se peut même qu’il soit souhaitable) que l’UPC et le MPP aient donc la même position !
S’opposer à mon sens dans une démocratie, c’est proposer une autre alternative, c’est faire des critiques constructives sur le projet de société en exécution. Etre dans l’opposition ne signifie pas tout rejeter systématiquement mais c’est avoir un positionnement qui vous donne une liberté de penser, de critiquer et d’améliorer ce qui est en perspective.
Prétendre être plus proche du parti au pouvoir et refuser la posture d’un opposant pour aller se fondre dans une coalition qui va annihiler toute critique ne fera que tuer les possibilités de propositions d’alternatives et surtout appauvrir le débat politique. C’est pas ce que les Burkinabé cherchent.
D’ailleurs, c’est parce que le MPP n’a pas une majorité absolue que les possibilités d’alliances sont ouvertes. Si c’était le cas, le MPP pouvait bien s’enfermer et gouverner seul à sa guise. Dans ce cas, que proposerez-vous. S’autoproclamer tout de même partie intégrante d’une majorité présidentielle qui n’en est pas une dans les faits ?
L’argument de ne pas siéger à l’opposition pour ne pas avoir à s’allier avec le CDP est trop fallacieux surtout que vous reconnaissez que c’est des Burkinabé avant tout. Du reste, quelle est la différence de fond entre le MPP et le CDP ? A part les questions liées à la modification de l’article 37 et à l’alternance ? Des gens ont été pendant longtemps des souffre-douleur des leaders du MPP actuels mais cela ne leur a pas empêché d’être leurs camarades de lutte aujourd’hui.
Bref, votre argumentaire pour envoyer l’UPC à la majorité présidentielle n’est certes pas dénudé totalement de fondement mais cela ne saurait suffire pour proposer un tel saut périlleux qui serait fatal à la démocratie burkinabé. Respectueusement.