« Nous sommes soulagés de savoir que c’était une fausse alerte. Mais… », Zéphirin Diabré, président de l’UPC, au sujet des ‘’fausses cartes d’électeur’’

Bonjour à tous,

Je voudrais juste demander vos avis sur cette affaire de fausses cartes, surtout la réaction après le classement sans suite du dossier : moi je suis profondément scandalisé non pas par rapport aux possibles fraudes que je laisse aux connaisseurs, mais par l’attitude de la CENI. Quand je pense que c’est cette structure qui va organiser et valider toutes les opérations électorales en vue, je suis profondément étonné que ses agents peuvent laisser trainer 5000 cartes électorales dans la nature et ... tout va bien, circulez il n y a rien à voir.
Si donc ils sont si négligents, j’ai de grosses inquiétudes quant à leur capacité d’organiser des élections avec la rigueur qui s’impose.

Je me serais attendu que la CENI montre qu’elle est désolée de cette négligence et montrer que des mesures sont prises pour que le matériel électoral ne puisse plus se retrouver ainsi dans la nature. Je me serais attendu aussi de plus d’exigence de la part de tous les Burkinabè de tous bords confondus. Je lis les commentaires des partis adversaires de l’UPC qui aurait soulevé cette histoire et je trouve ça désolant : la CENI c’est pour tout le pays. Si demain le MPP ou un autre parti est lésé par leur négligence vous direz quoi ? Demander la tête de Kéré ? Ce serait trop tard !!

Nous voulons des élections CRÉDIBLES, donc il ne faut pas qu’on retrouve dans les jours suivant le 29/11 des bulletins vierges par milliers dans une gare, des urnes entières dans des camions... Cela risque de jeter un gros discrédit sur nos élections. Je ne fais pas une fixation sur cette affaire mais c’est juste que notre histoire est si singulière au niveau des élections que c’est un point névralgique et si nous gagnons déjà à avoir une CENI parfaitement impartiale de sorte que les résultats sont incontestables, nous aurions remporté une autre grande victoire après celle de l’insurrection.

Je réside en Europe et ici les élections sont organisées régulièrement et c’est tellement dans les mœurs que personne ne pense à la fraude. Mais chez nous au Brukina, quand on discute avec certains anciens du CDP, ils te décrivent des systèmes de fraudes tellement perfectionnés que le citoyen moyen ne peut même pas imaginer qu’ils existent, surtout en milieu rural. Dans ce contexte, toute chose qui peut faire penser à la fraude doit être traitée avec la plus grande rigueur et je trouve que les gens prennent trop à la légère la démarche de l’UPC.

Plus généralement, j’exhorte les burkinabè que nous sommes à demeurer vigilants car les élections qui arrivent ressemblent pour moi à une sorte d’accouchement. C’est normalement sans problèmes un accouchement : on l’appelle un heureux évènement. Sauf que parfois ça peut tourner au drame : d’où la nécessité d’une grande vigilance du début à la fin et on pourra faire la fête après lors du baptême du bébé. Mais la période du travail, de la délivrance, des premières heures qui suivent sont délicates et il me semble que c’est vers un tel scénario que nous allons.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.