Bobo : La communauté musulmane s’érige contre l’homosexualité

Ce genre d’initiative me désespère. Je respecte l’islam en tant que religion au même titre que le christianisme, le protestantisme, l’animisme, le bouddhisme...Je suis de ceux qui pensent que la vraie religion d’un homme est en lui et n’a rien à voir avec les dogmes religieux et les pratiques religieuses douteuses, conçus par des mortels comme vous et moi pour manipuler les personnes et semer la zizanie et la guerre dans nos sociétés au nom soit disant de Dieu et ce, quelle que soit la religion ! Soyons très, très vigilants mes frères. Il ne faut pas qu’une quelconque pagaye soutenue par le fait religieux d’où qu’il vienne déstabilise notre société.
Au Burkina, nous avons toujours su cultiver malgré tous les soubresauts, le vivre ensemble. Cela est à sauvegarder à tout prix. Si le fanatisme exacerbé et l’extrémisme tente certains, ils trouveront le peuple burkinabè sur leur chemin, toutes confessions religieuses confondues car nous voulons vivre en paix et nous voulons laisser un pays apaisé à nos enfants. La communauté ceci ou cela, il y a un seul peuple burkinabè qui est pluriel culturellement et confessionnellement. Dans l’administration, sur notre scène politique, dans l’école laïque de la république, il y a des burkinabè, point. La religion concerne la sphère privée. Je pense aussi que la lutte contre l’homosexualité est ici un prétexte pour glisser les autres revendications. Je suis d’avis avec l’internaute N° 7 ; ça ne sent pas bon du tout. En effet, ça semble être une manipulation islamiste. Je demande à Ablassé Ouédraogo de nous dire ce qu’il pense de telles revendications, lui qui attise ces comportements par ses déclarations fallacieuses du genre votez pour moi car je suis musulman...
Moi j’ai quelques questionnements à partager avec vous mes frères :
- La ou les religion(s) originelle(s) en Afrique, c’est quoi ? Ce ne sont pas les religions importées auxquelles nous nous sommes convertis de gré ou de force en Afrique.
- L’islam et le christianisme ne sont-elles pas des religions venues d’ailleurs qui nous ont été imposées par la force en nous demandant de nous renier et de renier nos valeurs intrinsèques ? Si oui, pourquoi se battre et s’entre tuer au nom de ces religions en invoquant Dieu qui ne nous a rien demandé de tout cela ? Assez du fanatisme.
- Recruter un quota de musulmans dans l’administration ? Et puis quoi encore ? Celui qui est recruté dans l’administration, l’est en tant que burkinabè. Sa religion, on s’en fiche. Celui qui fait de la politique, le fait en tant que burkinabè. Sa religion, on s’en contrefiche.
- Instaurer l’arabe à l’école. L’arabe c’est la langue de nos ancêtres ? Et pourquoi pas le bobo, le dioula, le peul, le mooré, le toussian, le bwamu, le gourmatché et j’en passe. On peut lire la bible et le coran dans ces langues aussi si c’est cela le fond du problème...
- Intégrer la finance islamique dans le tissu économique... Pour financer quoi ? En principe, l’argent n’a ni odeur, ni religion. Faisons attention au Burkina à là où nous mettons les pieds car l’islamisme et autre bokoharam, ça n’arrive pas qu’aux autres.
Musulmans, chrétiens et animistes n’ont qu’à pratiquer leur religion en privé et ensemble préserver la paix social au Burkina. C’est mon humble avis.
Pour ce qui est de l’homosexualité que du reste je ne cautionne pas, aucun texte au Burkina n’autorise ou n’encourage cela en ma connaissance. Il est vrai que culturellement parlant et sociologiquement parlant, l’homosexualité ne correspond pas à notre vision de la famille et de la société. Si c’est ce que nos amis de Bobo veulent souligner, soit ! Cependant, c’est un phénomène qui existe déjà au Burkina comme ailleurs mais qui était caché chez nous. Depuis qu’ils sont à la mode en Europe allant jusqu’au mariage, ceux de chez nous qui sont malgré tout minoritaires, s’affichent peut-être davantage. Que faire ? les encourager ? je dirais non. Les lyncher ? je dirais aussi non car après tout ce sont des êtres humains. Peut-être rechercher les causes pour tenter de trouver les remèdes si remèdes il y a. Cela n’est pas de ma compétence. On pourrait déjà mieux éduquer et mieux surveiller nos enfants pour qu’ils ne traînent pas entre les mains des touristes sexuels venus d’ailleurs dans le seul but d’abuser impunément de nos enfants pour une poignée de babioles ou d’argents. Voilà entre autres, ce qui doit interpeller tous les burkinabè, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou animistes, en dehors de toute forme de communautarisme.