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Eddie Komboigo, président du CDP : « Pour qui roule le Conseil Constitutionnel ? »

19 août 2015, 20:11, par escone

Peuple burkinabè ! Je ne vais pas m’adresser à nos parents pour diriger la lutte. Ils sont fatigués. Prenons la relève, jeunesse burkinabè ! C’est nous les adultes déjà. Certains d’entre nous avons nous aussi de plus jeunes enfants, et d’autres à naître. Levons-nous, et disons non à la forfaiture. Disons non aux prédateurs de notre pays, non aux responsables de ce qui a conduit le pays à l’insurrection populaire des 30 et 30 octobre 2014 !!! Non au CDP, non à l’ADF et autres partis du "Front Républicain". Ils ne peuvent pas après ces vols, ces morts, revenir nous diriger. Ne l’acceptons pas, si nous ne voulons pas être des maudits.
Depuis 1987, date d’assassinat du symbole de l’éveil africain Thomas SANKARA, nos parents se sont battus. Dès 1991, pendant même que nous entrions dans une vie constitutionnelle normale, Blaise Compaoré qui se disait avoir été celui qui a rétabli la démocratie au Burkina Faso, a commencé à terroriser et à tuer des burkinabè. La liste des victimes est longue. Ce régime de terreur qu’il a mis en place avec le RSP et des civils comme complices a obligé certains de nos parents et aînés à abdiquer, pour sauver leur vie. Et il ont menti et pillé le peuple durant 27 ans. Repus, ils en ont voulu encore. Et pour cela, ils ont transgressé le sacré. Ils ont osé planifier leur pérennisation au pouvoir. Comme les monarchies du golf, de Grande Bretagne ou de Monaco. Seulement, ce n’était pas la même chose, puisque notre constitution disait qu’on ne peut pas faire plus de deux mandats de 5 ans. On n’oublie pas qu’ils nous avaient déjà fait le coup après leurs 7X2 = 14 ans plus les 4 ans de terreur, soit 18 ans.
Peuple burkinabè, à l’aide de l’expérience des anciens, nous avons stoppé net ces velléités monarchisantes. Malheureusement, pendant ce noble combat, nous avons perdu des nôtres, contre zéro décès à leur niveau. La plupart sont décédés par balle réelle. Certains ont été tirés de dos, comme des lapins pour sauver les Compaoré. Un document officiel a été retrouvé, comme ordre officiel d’utiliser des armes. On n’a même pas encore tranché sur qui a donné l’ordre, et qui a exécuté, et voilà, leurs réseaux ont négocié et obtenu qu’il y ait l’inclusion. Nous avions accepté, non sans préciser que nous sommes d’accord avec l’inclusion, mais pas avec n’importe qui, ce qui est normal dans un État de droit aussi ?! Apparemment, le motif de cette inclusion a donné des ailes à certains qui croient qu’il faut passer en perte et profit le bilan de cet entêtement et ses conséquences. Nous maintenons ferme aujourd’hui encore que nous ne laisserons aucun prédateur, aucun voleur, aucun tortionnaire, aucun assassin, aucun assoiffé du pouvoir d’où qu’il vienne, venir nous diriger encore.
Jeunesse consciente du Burkina, ne nous laissons pas tenter par l’argent. S’ils vous donnent de l’argent, refusez. Si, dans l’indigence absolue, vous ne pouvez pas laisser passer, et qu’il vous arrive de prendre cet argent, faites comme eux. Ce sont des faux, des menteurs, des voleurs, des roublards patentés. Ils se fichaient du développement de ce pays. Seul s’enrichir les intéressait. Alors, prenez cet argent qui se trouve en réalité être le vôtre car ils l’ont volé à vos pères et mères, et sanctionnez-les pour cela. Si non, comment comprendre que des structures mises en place par le même Blaise Compaoré audite des dirigeants, trouve des malversations claires, et qu’aucune sanction n’intervient ? Il était difficile de poursuivre ces voleurs car une partie de l’argent volé venait renflouer la trésorerie du parti-Etat, le CDP. Une autre partie allait directement dans la famille Compaoré. C’est cet argent qui servait à assassiner, à acheter des consciences, à intimider, à entretenir les courtisans, bref, à pérenniser le pouvoir des Compaoré. Et ils le savaient très bien. Vous comprendrez pourquoi il était difficile à Blaise Compaoré de mettre ces gens (que les autorités compétentes de l’époque avaient déjà épinglées) en prison ?

Ceux qui se présentent aujourd’hui disaient que seul Blaise Compaoré a été créé pour diriger ce pays. Eux n’en n’étaient pas capables. A moins qu’ils fussent sournois et hypocrites envers leur patron. Certains, quoi qu’on dise, ont eu le courage de le lui dire en face et de partir.
Peuple du Burkina Faso. Je l’ai dit et le redis. Ce parti et ses satellites constituent un poison pour le Burkina Faso. Ils risquent d’apporter la guerre civile dans ce pays. Il faut éviter cela en les sanctionnant pour tout le mal qu’ils ont fait aux burkinabè. Je le répète, ils n’ont aucun égard pour ce pays. Écoutez bien leurs discours et vous le comprendrez mieux. Tout ce qui les intéresse, c’est de revenir au pouvoir pour sauver leurs arrières. Ils vont être solidaires de leurs camarades qui ont volé et pour qui il y a des preuves accablantes. Ils veulent revenir au pouvoir pour effacer les preuves de leurs crimes économiques et de sang. Jeunesse burkinabè des 13 régions, des 45 provinces, des villes et villages, mères, pères de tous âges, jeunes hommes et jeunes femmes, même si le Conseil Constitutionnel valide les candidatures de ces prédateurs, de ces criminels, le dernier mot vous reviendra. Quel que soit ce qu’ils pourront proposer, sanctionnons-les dans les urnes. Si non, le sang de ceux qu’ils ont tués en 27 ans et sous cette insurrection nous maudira. Mon DIEU ! Ouvrons les y eux et ne nous laissons pas avoir par ces gens. Ils sont pires que le diable. Je vous en conjure, jeunes du Burkina Faso, le temps de l’alternance est arrivé. Ne le laissons pas passer, si non, nous sommes morts. Je pense que c’est maintenant que nous devons être en insurrection. Oui, une insurrection morale. On ne peut pas ainsi continuer à courber l’échine ?! Infligez-les pire que ce que l’opposition d’avant 1998 subissait.
La jeunesse de l’Afrique et du monde nous observe. Nous sommes considérés comme un laboratoire dont ils attendent impatiemment les résultats. Ne redonnons pas le pouvoir aux prédateurs du CDP et compagnies qui n’ont aucun égard pour leur pays et le continent. Je vous le jure que si nous leur donnons la moindre parcelle de pouvoir à l’Assemblée ou aux municipales, et à fortiori aux présidentielles, on est foutu.
Les richesses d’un pays ne peuvent pas continuer à appartenir à un clan de quelques personnes. On ne peut pas continuer à mentir au peuple ainsi, avec des infrastructures construites à coûts de milliards pour enrichir les mêmes personnes, alors que la qualité reste à désirer, parce que seule une infime partie a été utilisée pour ces travaux. Non, non. Ça suffit. Évitons la malédiction. Ils ne peuvent pas nous obliger à les accepter à revenir nous diriger. Pour ce qu’ils ont fait, il faut qu’ils le méritent avant, parce qu’ils ont fauté. Fauter, c’est humain. Cela ne suffit pas à exclure quelqu’un, certes. Mais quand on faute, et qu’on refuse de le reconnaître ; qu’on persiste pour dire qu’on avait raison de faire ce qu’on a fait ; qu’on réclame sa faute comme un droit ; qu’on se permet certains langages arrogants et va-t-en-guerre ; qu’on se permet de défier l’autorité de l’Etat, là, on se trouve à la limite de l’acceptable.
Peuple burkinabè, notre espoir de développement est entre nos mains et nulle part ailleurs. Jeunesse, apprenons à penser par nous même et nous nous rendrons compte comment nous avons jusque-là été conduits dans le décor par ces gens qui ne conçoivent leur vie que dans le pouvoir, qui ne pensent qu’à venir se servir au lieu d’être des serviteurs.
Il faut une alternance véritable sur d’autres bases plus saines.
Il sera ainsi plus aisé de faire la sentinelle afin que plus rien ne soit comme avant. Ainsi, de mandat à mandat, de nouveaux leaders naîtront avec d’autres types de leaderships.
C’est dans cette saine émulation de nouveaux leaders que naîtront des idées nouvelles et des projets de société novateurs et adaptés, pour le développement du Burkina Faso et pour le bien être des burkinabè.
Que DIEU bénisse le Burkina Faso et ses habitants.


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