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Gouvernement de la transition : Ces patates chaudes qui seront laissées en héritage au nouveau pouvoir

14 août 2015, 13:58, par SOME

Bonne analyse mon frere, meme si tu as fait le choix de ta ligne sociale. J’eus apprecié que tu mentionnes les causes politiques à l’origine de ces problemes sociaux et economiques.
Tout le problème est né dès le départ de la transition : on n’a pas eu le courage de discuter et mettre sur la table quelle était la nature de cette transition et analyser l’étape actuelle de la transition. Au contraire, on s’est laissé piégé par les pressions de la CEDEAO et surtout les politiciens se sont aveuglés par la pression d’aller bouffer a leur tour. Donc tout le monde s’est focalisé sur le caractère transitoire en se focalisant uniquement sur l’échéance du 11 oct. 15 en donnant une durée de vie ridicule au CNT sans se poser ou sans vouloir se poser la question si réellement dans les circonstances actuelles cela était viable ou réalisable.
Là encore une fois, la classe politique a démontré leur égoïsme le plus primaire devant les aspirations les plus élémentaires des populations. Aucun intellectuel n’a osé dire la vérité si ce n’est pour se pavaner… Bien au contraire : dans l’ombre chacun s’activait pour manœuvrer, quitte à pactiser même avec les anciens tenants du pouvoir en leur offrant des opportunités de se réhabiliter et se réinsérer dans la scène politique, etc. Ce sont de vrais larrons en foire ! On comprend que ces individus continuent de narguer dans l’impunité totale et disent qu’il faut compter avec eux, qu’on le veuille ou non. Et on comprend l’episode de la CEDAO et les diverses reactions.
Une analyse de la nature meme de la transition aurait évité bien de problèmes tout simplement ; on se serait attaqué aux vrais problèmes fondamentaux et on aurait préparé les fondations d’une société nouvelle où justement plus rien ne serait plus comme avant (les debuts de la revolution).
Seulement la transition a voulu se croire dans une durée en feignant d’avoir les moyens politiques pour agir alors qu’il n’en est rien du tout. Elle s’est engluée dans des affaires (cf. votre 3e point) qui devaient être mis au ralenti, car elles relevent purement de la continuité de l’état : en situation exceptionnelle, il fallait des conduites exceptionnelles. Or ils ont voulu se positionner en légitimité dans la durée, qu’ils n’ont pas. Les syndicats, les populations, etc. avaient bien compris que la transition ne pouvait pas tout faire, mais elles s’attendaient à un minimum, à commencer par le nettoyage de l’administration, des institutions, la refondation immédiate de la justice, la réorganisation de l’armée, la réaffirmation du respect du bien public, etc.
Les questions sociales que tu abordes n’allaient même plus se poser car c’est le minimum de la continuité de l’état. Mais cela pouvait-il se faire sans volonté politique ? Jamais ! Sous la révolution du 4 aout 83, on affichait au moins une volonté politique de changer les choses, laquelle volonté politique certains n’étaient pas en accord avec, mais au moins on l’assumait. Or ici le peuple avait la volonté politique et l’exigeait meme, mais les politiciens et intellectuels n’en avaient point. Voila le divorce entre e la volonté populaire et la volonté de groupuscules qui se sont érigés en classes, pire en classes oppressives au même titre que celle que l’insurrection a chassée. Ici l’hyène s’est déguisée en brebis pour aller garder les agneaux : maintenant les agneaux se rendent comptent que cette brebis n’est même de l’espèce des moutons.
Les popuations ont tenté de réinstaurer leur volonté mais c’était trop tard et surtout ils n’avaient plus de soutiens : le peuple était orphelin, tant physiquement que moralement et intellectuellement. Il est bien connu que tout le monde se lamente que la révolution du 30 31 oct. 14 a été volée. Alors on sort l’arme du découragement et on fait croire que ca ne sert a rien : il faut baisser les bras afin que l’hyène continue de bouffer tranquillement les agneaux.

Cette transition échouera parce qu’elle a été trahie par les élites dirigeantes de tout bord. certaines preferent mille pas sans le peuple. Mais rassurez vous : tout comme en octobre 2014 où cette élite a été surprise par la jeunesse, elle le sera encore plus après le 11 octobre 15. On trompe le peuple une fois, deux fois, mais pas tout le temps. Comprenez que la jeunesse ne s’est pas fait tuer pour rien et qu’effectivement PLUS RIEN NE SERA COMME AVANT, mal gré bon gré. Cabri mort n’a plus peur de couteau. LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS !
SOME


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