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Révolution d’Aout 83 : « le Burkina Faso a besoin sérieusement d’être fouetté pour avancer », dixit Jean Paul Somda, ex-délégué CDR

7 août 2015, 13:26, par SOME

Voila encore une autre preuve que les témoignages nous sont indispensables. Il y a beaucoup trop de monde qui ont quelque chose à dire sur la révolution qu’ils ont vécue : la vraie histoire ne peut venir que de ceux qui l’ont vécue. Chaque fois on tente d’incriminer les CDR c’est justement parce que les CDR étaient les vrais révolutionnaires et qu’ils gênaient ceux qui voulaient piller impunément. Tout chaos est arrivé parce que le secrétariat des CDR (en l’occurrence Pierre ouedraogo) n’a pas été clair avec la révolution alors que c’était un élément clé dans la marche de la révolution. On comprend pourquoi (entre autres) il a été épargné par Blaise.
Je suis heureux quelqu’un parle de cette fameuse grève des enseignants en avril 84 ; il est très malhonnête de tout mettre sur le dos de Sankara, même s’il doit assumer en tant que premier responsable. Les vrais responsables sont ces blaise et ces gars de la lipad. Même la mort du colonel Somé Yoryan et Guiebre a été imputée à Sankara. Il apparait qu’en réalité c’est Blaise qui avait le pouvoir ; Sankara n’était que l’apparence publique, populaire.
Nous les burkinabe à l’intérieur on ne se rend pas compte de la grandeur de Thomas Sankara au niveau mondial. Il faut voyager un peu par-ci par la pour s’en rendre compte. Malheureusement il a été récupéré par des vautours qui ont sali le nom en se partageant la dépouille de son héritage et ont perverti ses idées. Oui à l’étranger le burkinabe était respecté pour sa moralité et son éducation.
« Les jeunes doivent comprendre qu’une vie n’a de sens que si elle est utile. Nous qui avons vécu la révolution, nous n’avons pas joué notre partition. Nous avons encore laissé des faux-types être au-devant de la scène. On nous a dit que la transition est venue pour organiser des élections. Nous avons critiqué tout un tas de maux. Ont-ils été résolus ? Aucunement. On nous demande de repartir à zéro. C’est-à-dire qu’une autre révolution va venir. Nous invitons les jeunes à être vigilants parce que notre génération a raté. Il faut que nous reconnaissions nos faiblesses, nos insuffisances, notre égoïsme et notre cupidité. »
Belle conclusion : oui nous avons raté ! Il faut avoir le courage de le reconnaitre : la vérité est révolutionnaire disions nous ! Il ne vous reste plus qu’aux jeunes de jouer leur partition : et c’est celle d’une vie utile à l’instar de Sankara qui a dit que si on doit retenir quelque chose de lui, c’est de voir quelqu’un qui a vécu au service des autres.
Et comme tu le dis « …une vie n’a de sens que si elle est utile ».C’est ce point central que Blaise et les impérialistes se sont acharnés à détruire durant 27 ans pour espérer détruire les idéaux de Sankara et la base de l’âme burkinabe dans sa profondeur : il fallait effacer la mémoire de Sankara car si on la laisse intacte, d’autres Sankara renaitront. Alors il fallait corrompre les esprits et les cœurs pendant des générations pour montrer que Sankara a échoué. Mais les 30 31 octobre ont consacré leur échec à eux, mais la victoire du peuple et donc de Sankara. Mais la tolérance et l’esprit de paix de l’âme burkinabe ont donné l’occasion aux rapaces aux aguets de voler encore une fois la révolution.
Laforce du capitalisme impérialiste, c’est son caméléonisme : changer immédiatement pour toujours récupérer les situations a son avantage. En cela Sankara ne se laissait de nous appeler à la vigilance car la vigilance est révolutionnaire. Nous avons manqué de vigilance ; alors nous devons tout recommencer : refaire la révolution et assumer par nous-mêmes. N’attendons rien des autres, rien ne s’acquiert vite et sans effort comme on a voulu nous le faire croire pendant 27 ans, Vous faire croire le contraire c’est une des meilleures armes pour vous détruire. Toute chose a un prix à payer : il faut se former ; la jeunesse doit se mettre au travail et se sacrifier par l’instruction, le gout de l’effort et le don de soi comme l’a montré Sankara. Je rêve me dira –ton, mais tout ce qui sort de l’imagination humaine est réalisable, disions nous aussi. Alors a nous d’agir. Vivons africain, pensons africain, vivons notre culture et nous pourrons mieux comprendre le « village global ».et nous insérer valablement dans ce « village global ». LA BALLE EST DANS VOTRE CAMP
SOME


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