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Aéroport de Bobo-Dioulasso : Deux vols par semaine, des milliards pour l’entretien

30 juillet 2015, 14:27, par L’Africain Kounfing

Bjr !
Avant de commenter la situation, il convient de se demander qui veut que l’aéroport de Bobo serve à quelque chose et qui même doit le faire fonctionner correctement ?

Simon COMPAORE disait quand il était môgô-puissant : « Ouagadougou sera ce que vous qu’elle soit ». S’agissant de Bobo, on devrait répéter le même slogan.

Bref ! Il est fort tentant de dire que tout vient à Ouaga et tout part de Ouaga. Cela est vrai parce que c’est une question de volonté politique. Blaise a toujours flatté les bobolais avec la complicité des bobolais eux-mêmes concernant le développement de la ville de Bobo. Blaise et sa clique ont toujours imposé à la tête de la ville des gens dont le rôle est de dire « oui oui » et piller la ville simplement. Dites-moi pourquoi à Ouaga ce n’est pas comme ça ?
Il faut dire que c’est depuis les années 70 que les plans machiavéliques ont commencé concernant le statut de Bobo. Puisque les colons venaient de partir, le/la politique national(e) ne pouvait pas immédiatement tout converger vers Ouaga. Alors, ils ont d’abord fait installer quelques unités industrielles pour faire croire à la population que la vision que le colon avait de bobo se poursuit. Puis vers les années 75, ils ont mis le cap sur Ouaga laissant les bobolais dans leur illusion de capital économique. Quand la Révolution est venue, en homme visionnaire soucieux du devenir de la ville, Sankara a voulu rectifier le tir. Il y a fréquenté et il connait les potentialités de la région. Il a donc fait de l’aéroport de Bobo, rail, routes, barrage une question de développement pour booster l’agroéconomie de l’Ouest du Burkina toute entière et ouvrir Bobo au commerce international. Inutile de vous dire qu’en Afrique l’économie et partant le développement tout entier repose sur l’agriculture.
Bref, Bobo devrait à terme devenir le Dubaï dans la sous-région une fois que l’agroéconomie aura fait décoller le pays (cf. ROSTOW). Mais c’était sans compter avec certains "hiboux aux yeux gluants" comme dirait l’autre et 1987, route barrée ! Tout retourne à Ouaga.
Pour ne pas perdre leurs privilèges ou s’attirer les foudres des nouveaux boss des années 87, les bobolais soi-disant môgô puissant qui bossaient pour le "beau Blaise" ont mouillé et n’ont pas osé proposer la poursuite de l’œuvre entamée par Sankara au profit de la ville tout comme ils ont été incapable de proposer d’ambitieux projets pour la ville de Bobo. Non seulement, les nouvelles unités industrielles et infrastructures publiques se faisaient rares au profit de Ouaga, pire celles qui existent ; étaient délocalisées au profit de Ouaga (BRAKINA et autres) à défaut de fermer tout simplement (SAVANA et autres). A propos de SAVANA, Blaise s’activait à la ressusciter à l’entrée de Zinairé à travers une unité de fruit et tomate. En plus de maintenir les Bobolais dans leur illusion de capitale économique, on a ajouté celle de capitale culturelle (Bobo 94). Bobo est capitale économique sans infrastructures économiques fonctionnelles en dehors du rail.
Pire, elle est capitale économique sans centre d’études économiques. Même l’ESSEC (ou FASEG ou UFR SEG si vous préférez) qui devait s’implanter à Bobo est maintenue à Ouaga.
C’est cette futur école qui tient lieu de Lycée Molo SANOU aujourd’hui. Capitale économique et sportive sans politique culturelle et sportive volontariste ! Bobo qui était le fleuron de l’enseignement et du sport a fané. Pour réussir dans ces domaines, il faut venir à Ouaga.
Bref ! Pendant ce temps tout était conçu pour et par Ouaga avec toujours la complicité implicite des môgô puissants politiques de l’époque de Bobo. Etc, etc. Pour faire avaler, on a tout mis sur le compte du P.A.S. signé dans les années 90. Or, Ouaga n’avait pas trop de peine à trouver l’argent. Qui pouvait s’opposer aux projets d’un Simon COMPAORE ? Au contraire ! Soit dit en passant, j’ai aimé son slogan qui lui était si cher : « OUAGADOUGOU sera ce que vous voulez qu’elle soit ». Ce slogan disait je pense : tout le monde (populations hô ! Autorités politiques et autres hô !) ; a sa part dans le développement de la ville. Chaque fois que je lisais ce slogan sur les panneaux publicitaires, je répétais à la suite : « Bobo sera ce que vous voulez que Bobo soit ! ».

Bref encore ! Pour le cas de Bobo, je conclurais que :
1) L’aéroport n’est qu’un cas parmi tant d’autres à Bobo. Il est illogique que l’on met plus d’une centaine de milliards pour construire un aéroport pour à OUAGA alors qu’il suffit de renforcer à peu de frais les capacités de l’aéroport de Bobo et en faire dans la pratique la vitrine aéroportuaire du pays. Au Cameroun par exemple, en tant que capitale économique, c’est Douala qui est la porte d’entrée du pays par voie aérienne car c’est à partir de son aéroport que le voyageur accède au pays. Au Maroc, en tant que capital économique, c’est Casablanca plus précisément Mohammedia le voyageur entre au Maroc par les airs, Etc. !

2) le beau Blaise et sa clique (la formule du « noperateur néconomique » de bobo sied mieux) ont surtout failli, car 27 ans c’est pas petit.
3) Les môgô puissants politiques de bobo ont démissionnés car ils n’ont pas eu d’ambitions pour leur ville. Même copier Simon, ils n’ont pas pu. Certains mêmes sont prêts à faire de Djamila leur Président.
4) enfin, la population de bobo pêche pour son silence coupable. Certes les incidents des premières élections municipales post-état d’exception ont beaucoup marquée cette population pacifique ; mais comme les autres élections ont été bien sereines et pacifiques, elle a eu plusieurs fois occasions pacifiques de choisir contre l’avis des gens d’en haut des hommes valeureux, travailleurs et soucieux du devenir de la ville.


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