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Situation nationale : C’est quoi le problème au juste ?

16 juillet 2015, 17:07, par Le prospectiviste

Je vous invite a lire cet extrait d’article sur Zida et la stratégie de conservation du pouvoir voulu par Blaise et le RSP peu avant son départ du pouvoir pour Yamoussokro.
On ne peut plus clair :

Extrait de l’article de Jeune Afrique,
Titre : Burkina : Zida l’affranchi, du 02 juin 2015

« Blaise Compaoré avait cru, en le poussant sur le devant de la scène, pouvoir continuer à tirer les ficelles. C’est raté : le Premier ministre a su s’émanciper de ceux qui l’ont porté au pouvoir. Et demeure un mystère pour tout le monde.
Sur la porte de son ancien bureau, dans la caserne du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), un psaume biblique imprimé sur une feuille A4 retient l’attention du visiteur. "Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs" (Nombres 13-30). Pour un croyant comme Yacouba Isaac Zida, convaincu que son destin est entre les mains de Dieu, cette phrase résonne aujourd’hui comme une implacable prémonition.
Car ce protestant de 49 ans ne voulait pas du pouvoir. Ce sont les circonstances qui l’y ont poussé – ou plutôt Blaise Compaoré et son ancien bras droit, le général Gilbert Diendéré. Le 30 octobre 2014, tandis que les manifestants réclament la tête du chef de l’État, Zida, alors numéro deux du RSP, est chargé des opérations sur le terrain. Dans le bureau présidentiel, "Blaise" et Diendéré, son chef d’état-major particulier, réfléchissent à la manière de contenir l’insurrection. Une réunion de crise doit se tenir en fin d’après-midi à l’état-major général des armées. Se sachant exposés, Diendéré et son adjoint, Boureima Kéré, jouent la prudence et mandatent Zida, en qui ils ont entière confiance.
Hauts gradés
Au fil des heures, la contestation prend de l’ampleur. Le 31, au petit matin, Compaoré comprend que la partie est perdue, mais prend soin d’organiser son départ. Diendéré et lui décident de placer Zida à la tête de la transition militaire. Des pressions sont exercées sur les hauts gradés de l’armée pour qu’ils laissent la place à cet officier de second rang. Dans la soirée, le lieutenant-colonel Zida annonce le départ du président et affirme qu’il assurera l’intérim. Le plan a fonctionné.
Mais les choses vont vite dérailler. Zida n’est pas la marionnette que ses anciens mentors espéraient contrôler à distance. "Il s’est rapidement affranchi de leur tutelle, glisse un protagoniste au coeur des événements. Ils ont perdu la télécommande !" Profitant du désordre ambiant après la chute de Compaoré, ce Mossi aussi imprévisible que rusé impose son rythme. Il parvient à se maintenir à la tête du gouvernement de transition et tire à boulets rouges sur l’ancien régime, dont il est pourtant un pur produit.
Dès 1996, peu après son arrivée au sein du RSP, la garde prétorienne de l’ex-président, Zida a été repéré et pris sous son aile par Gilbert Diendéré, originaire comme lui de la région de Yako (Nord-Ouest). Chargé de la sécurisation des déplacements présidentiels, il est ensuite placé à la stratégique division "renseignements" – aussi bien intérieurs qu’extérieurs – de la présidence. Figurant parmi les officiers les plus prometteurs du régiment, ce polyglotte (il parle français, anglais, mooré et dioula) est sélectionné pour participer, entre 2005 et 2012, à différentes formations spécialisées à Taïwan, au Cameroun et aux États-Unis ».


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