Dr Ablassé Ouédraogo à propos des réactions à son entretien dans Jeune Afrique : « Je suis content de savoir qu’il y a une conscientisation des Burkinabè sur ce genre de problèmes »

Les avis sont vraiment partagés dans cet incident dont Ablassé est la cause. Un politicien d’un pays multiculturel doit éviter de jouer sur la fibre ethnique au risque de cristalliser les clichés, les préjugés et les stéréotypes. Nous mesurons à sa juste valeur toutes les difficultés pour les êtres humains de se détacher de leur identité et dans le contexte Burkinabè, Ablassé ne fait pas honneur à son groupe d’appartenance. Car, les caractéristiques essentielles de ce groupe résident dans une large part dans l’amour des autres. L’insurrection des 30 et 31 octobre n’a pas eu de relents ethniques grâce à cet atout majeur. On a pu faire le constat de l’absence totale d’instrumentalisation due à l’ethnie pour maintenir Blaise Compaoré au pouvoir.
Il ne faudrait donc pas que les élucubrations de Ablassé soit une aubaine pour certains pour jeter le discrédit sur d’autres, ce qui n’arrange pas pour autant les choses. Tous les groupes ethniques au Burkina Faso savent ce qui se dit tout bas (à tort ou à raison) les concernant. Même si cela ne peut pas être porté sur la place publique, faisons, chacun en ce qui le concerne des efforts pour nous débarrasser de ce nous traînons d’incompatible avec les autres afin d’intégrer cette culture nationale en construction tout en humanisant le regard que nous posons sur cet "autre" que nous redoutons.
Le Professeur.