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Les tentations xénophobes de monsieur Ablassé Ouédraogo

11 juin 2015, 14:07, par paysannoir

Pour ceux qui n’ont pas lu l’interview et qui accusent aveuglement les ennemis politiques de Ablassé, ci-joint l’intégralité. Certains internautes pour le défendre prétendent que Ablassé n’a dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Pourquoi alors les autres ne disent pas ? Parce qu’ils savent que des sujets très sensibles et qu’il vaut mieux ne pas les aborder. Comme Ablassé se prend pour un moagha musulman du plateau central, qui connait tous mogos puissants du monde, c’est lui qui en parle. En dehors de quelques analphabètes politiques qui continuent de le défendre on ne sait trop pourquoi, sa sortie est gravissime et il devrait comme il le prétend, en vrai moagha, s’effacer de la scène politique. Imaginez AO en meeting à Fada, Banfora, Bobo, Gaoua ou Garango après cette sortie. Qui viendra à ce meeting ?
je joins l’intégralité de son interview en cas de besoin
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Par Benjamin Roger
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Ablassé Ouédraogo, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, a été officiellement investi dimanche comme candidat de son parti Le Faso autrement à l’élection présidentielle. Sûr de ses atouts, il est convaincu qu’il peut créer la surprise face aux favoris annoncés : Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré.

Jeune Afrique : Pourquoi êtes-vous candidat à l’élection présidentielle burkinabè, prévue le 11 octobre prochain ?

Ablassé Ouédraogo : Je me porte candidat parce que je suis un Burkinabè avec plusieurs atouts pour mon pays. Je suis fils de paysan. Comme vous le savez, 80% de la population vit dans le monde rural. Je connais mieux que quiconque les difficultés et les réalités quotidiennes de ces personnes. Au niveau international, j’ai une expérience, des capacités et un réseau qui me permettent d’apporter un plus au processus de développement de mon pays. J’ai longtemps été fonctionnaire des Nations unies et connais toutes les facettes du financement du développement. À 62 ans, je suis considéré comme quelqu’un qui a fini sa carrière professionnelle. Le moment est venu pour moi de me consacrer à mon peuple et à mon pays.

Quelles sont vos chances d’accéder au palais de Kosyam ?

Il n’y a pas de candidat sortant et toutes les candidatures sont portées par de nouvelles personnalités qui se lancent dans la conquête du pouvoir. J’ai toutes mes chances de devancer, au soir du 11 octobre, mes concurrents à cette présidentielle. J’ai trois atouts principaux. Je suis Moagha du plateau central, et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l’ai dit, j’ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place.

Votre parti, Le Faso autrement, a-t-il les capacités de de faire face aux « grosses » machines partisanes de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré ou du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) de Roch Marc Christian Kaboré ?

Bien qu’il soit un parti « jeune », Le Faso autrement est implanté dans les 45 provinces de notre pays, et dans plus de 300 communes sur 368. Nous sommes donc dans les mêmes dispositions que le MPP et l’UPC. Depuis 2012, nous menons une campagne de proximité pour faire connaître notre parti et le rendre accessible à tous. Nous avons encore du travail de consolidation à faire, mais Le Faso autrement est bel et bien connu et soutenu. Nous n’arrêtons pas de recevoir des demandes d’adhésion des quatre coins du Burkina Faso. Je n’ai aucune inquiétude quant à nos forces face aux partis concurrents.

Le pouvoir ne peut pas se conquérir tout seul au Burkina Faso.

Quels sont vos principaux adversaires pour la présidentielle ?

Difficile de le dire pour l’instant. Ce que nous savons, c’est qu’il y a aujourd’hui cinq candidats déclarés et investis par leurs partis. Il en manque évidemment plusieurs, comme Zéphirin Diabré de l’UPC, Roch Marc Christian Kaboré du MPP, et des candidats de l’ex-majorité qui ne sont pas encore annoncés. Il y aura aussi peut-être des candidatures à titre individuel.

>> Lire aussi Burkina – Djibrill Bassolé : « Oui, je vais annoncer ma candidature à la présidentielle »

En cas de second tour, avec qui seriez-vous prêt à faire alliance ?

Le pouvoir ne peut pas se conquérir tout seul au Burkina Faso. Il faut obligatoirement des alliances ou des regroupements et nous y travaillons. Les résultats du premier tour seront déterminants dans la composition des alliances pour le second tour. Mais nous sommes réalistes et savons très bien que la présidentielle aura lieu en deux tours.

Sur le plan idéologique, êtes-vous plus proches des sociaux-démocrates du MPP ou des libéraux de l’UPC ?

Je veux être l’homme de consensus qui incarne l’unanimité des Burkinabè, le rassembleur qui sait entendre et écouter pour répondre aux aspirations de tous. C’est d’ailleurs grâce à ces qualités que j’ai pu contribuer de façon positive à la gestion de la crise qu’a traversé notre pays en octobre 2014. Je ne me fais pas de soucis ni de complexes : tous les Burkinabè qui voudront travailler avec Ablassé Ouédroaogo, je les accueille à bras ouverts.

Soutenez-vous l’exclusion de certains candidats à l’élection présidentielle comme le prévoit la nouvelle loi électorale ?

Je voudrais que tout le monde comprenne que le Burkina Faso appartient à tous les Burkinabè. Il est inacceptable que quelqu’un soit ou se sente exclu. Maintenant, si vous parlez de la loi révisant le code électoral qui a été adoptée le 7 avril 2015 par le CNT, cette loi n’exclut aucun parti ni aucune personne. Elle vise des comportements ignobles [la tentative de modification constitutionnelle souhaitée par Blaise Compaoré, NDLR] qui méritent d’être sanctionnés. Chacun récolte ce qu’il sème. Certains ont pensé que Blaise Compaoré pouvait rester éternellement au pouvoir. La réaction du peuple a démontré le contraire. Que ceux qui se plaignent acceptent de se mettre un peu de côté, prennent le temps de réfléchir et attendent leur tour.

Si vous êtes élu président de la République, Blaise Compaoré pourrait-il revenir au Burkina Faso ?

Chaque chose en son temps. Laissez-moi prendre les clés du palais de Kosyam et vous me reposerez la question à ce moment. Je dis juste que tous les Burkinabè ont leur place dans leur pays. Mais naturellement, si des fautes ont été commises, la justice devra les prendre en compte.


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