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Dr Seni Koanda, président de l’ANEB en 1990 : « Deux personnes peuvent nous éclairer sur le décès de Dabo Boukary : Salif Diallo et Gilbert Diendéré »

22 mai 2015, 11:22, par ELKABOR

Moi aussi j’étais étudiant sur le Campus de Zogona à l’époque des faits. Il faut reconnaître que nous étions dans une atmosphère d’Etat d’exception où la délation, les intrigues de toutes sortes étaient monnaie courante. Je tiens à rendre hommage à l’ANEB qui, courageusement osait mener la lutte pour la défense des intérêts des étudiants malgré la toute puissance des CDR qui voulaient mettre cet espace intellectuel qu’est l’Université de Ouagadougou en coupe réglée. Il y a toutefois un bémol, car la direction de l’ANEB de l’époque a été infiltrée par le biais de propositions surtout des bourses d’étude à l’extérieur afin de casser ce mouvement estudiantin qui, il faut le dire donnait du fil à retordre aux révolutionnaires. Ainsi, je confirme que certains des membres de cette direction de l’ANEB ont succombé à cet appel et ont bénéficié de bourses d’études à l’extérieur (FRANCE, ALLEMAGNE, CANADA...) et sont revenus se fondre dans le paysage pour devenir silencieux, comme pour respecter une espèce de pacte secret passé avec les tortionnaires de l’époque qui étaient toujours aux affaires jusqu’à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre dernier. Dr. Seni Kouanda en sait quelque chose et ne peut pas nier avoir profité du système lui aussi, mais la mort de Dabou Boukary reste toujours emblématique de la répression abattue sur les étudiants de l’époque d’où le devoir moral de continuer à revendiquer justice pour lui jusqu’à ce que la lumière se fasse. Cette affaire est bien la preuve que la justice de notre pays était (est toujours ?) aux ordres, sinon voilà grosso modo ce qui s’est passé : on arrête un étudiant le 19 mai 1990, on l’amène au Conseil de l’Entente (qui n’est ni la police ni la gendarmerie, mais une caserne), et il y décède. On sait précisément qui sont ceux qui étaient responsables du Conseil au moment des faits, on sait aussi précisément qui sont ceux qui étaient en faction là-bas ces jours, mais pourquoi on ne cherche pas à les auditionner ? Exactement la même situation que ce qui s’est passé avec David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré amené dans ces lieux (8 ans plus tard) et qui va y trouver la mort, ce qui va par la suite entraîner les écrits de Norbert Zongo et qui vont causer sa mort à lui aussi. Et que fait notre justice ? Rien du tout ou pas grand chose avec des procureurs assis là, eux qui devaient dire le droit ! Car ils étaient aux ordres des Ministres de la justice de l’époque. Comment voulez-vous que nous justiciables ayons confiance en cette justice ? Après c’est pour parler d’incivisme, d’extrémisme dans les revendications et tutti quanti ! Etats Généraux de Justice Oui, mais la suite c’est quoi ? Auditionnez tous ceux qui doivent l’être y compris les dirigeants de l’ANEB de l’époque, les recteurs, Ministres des enseignements supérieurs, Ministres de la Justice, politiciens, CDR de l’UO etc afin de trouvez les assassins de Dabo Boukary et qu’on avance ! Car ce dossier aussi bien que les autres ne passeront pas par perte et profit. Certains de ces malfrats que le code électoral écarte, tentent par tous les subterfuges de revenir au devant de la scène pour se draper de l’immunité afin de ne pas répondre de leurs forfaits. La CEDEAO qui ne comprend rien à ces intrigues veut nous faire avaler n’importe quoi en parlant d’exclusion ? On est là seulement et on verra qui va les autoriser à concourir dans les élections à venir ! Heyiiiiiii !!!!Ngaw !!!!


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