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Dr Seni Koanda, président de l’ANEB en 1990 : « Deux personnes peuvent nous éclairer sur le décès de Dabo Boukary : Salif Diallo et Gilbert Diendéré »

22 mai 2015, 07:39

Au fait des fois on se demande s’il faut réagir à certains propos ou pas ! Dès que l’on évoque le nom de Salif Diallo certains internautes s’affolent. Mais la vérité c’est que Salif Diallo a été bel et bien l’acteur sinon l’auteur principal de la répression de mai 90. Or Dabo Boukari a été assassiné à l’occasion de ces événements ! C’est aussi simple que ça !
Maintenant pourquoi dit-on que Salif est responsable de ces événements : dans le système Compaoré à l’époque, il était le seul à maîtriser l’organisation interne du mouvement pour être issu de ses rangs. Militant et idéologue du PCRV, avant de se vendre à Blaise Compaoré pour sortir dans la galère qu’il était plongé lors de son SNP, c’est le seul qui savait qu’en plus des leaders visibles, d’autres militants travaillaient dans l’ombre au cas où ! Cette disposition était nécessaire pour la survie du mouvement en cas de répression. Salif lui même en a profité en 1985 après le congrès de l’UGEB tenu dans la clandestinité au temps fort de la répression sous le CNR. Et en 1990 n’eut été cette structuration l’ANEB était morte car c’était l’objectif visé en la décapitant par l’exclusion de tout son comité exécutif. Et c’est cette capacité organisation qui a permis de déjouer cet objectif machiavélique. Le Comité exécutif étant dans la clandestinité pour le régime Compaoré c’était la fin de la lutte. Que ni, car le 18 mai un meeting monstre se tenait sur l’historique place Dabo Boukari pour galvaniser les militants et leur dire qu’ils n’étaient pas orphelins car la lutte serait désormais dirigée par les plus anciens des délégués de corporation dont le regretté Bagré Clément de la faculté de droit et Sanon Bakary de la faculté de médecine, étudiant de 7ème année à l’époque et aujourd’hui chirurgien.
Quand Salif Diallo dit qu’il n’était plus au pays au moment de l’arrestation et de la torture à mort de Dabo Boukari, il a peut-être raison, mais c’est bel et bien lui qui a ordonné la dispersion du meeting du 16 mai qui a donné cours à la chasse l’homme sur le campus et dans la ville de Ouagadougou et d’autres villes du pays.
Aujourd’hui ce qui réclamer, c’est l’accélération du dossier judiciaire dont les premières auditions remontent en 2001 ! Bien d’acteurs de l’époque des événements ont entendu en janvier 2001 à la suite la bourrasque née de l’assassinat odieux du journaliste Norbert Zongo.


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