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Le point des arrestations des dignitaires du régime Compaoré : Jérôme Bougouma, Jean Bertin Ouédraogo et Rasmané Ouédraogo libérés

15 avril 2015, 16:17, par Sidpawalemdé Sebgo

Dur dur de discuter avec des passionnés...
Pendant qu’on parle d’arrestations, de malversations et de procédures judiciaires, certains sautent d’articles en articles sur tous les sites internet pour propager leur "bonne parole" quitte à être hors du sujet de l’article. En bref, ils espèrent que s’ils répètent assez que les RSS sont inéligibles au terme de la nouvelle loi électorale, cela deviendra une réalité. Ce qui est d’autant plus amusant c’est que la plupart rejettent ladite loi, l’estiment inconstitutionnelle mais veulent qu’elle s’applique aux leaders du MPP. Drôle de logique...

En attendant que le conseil constitutionnel nous situe sur qui est concerné par la loi ou pas, je voudrais juste rappeler aux juristes improvisés qu’il y a une grande différence entre les décisions d’un pari politique et celles d’un conseil des ministres. Vouloir les mettre sur le même niveau montre une grande méconnaissance de ce qu’est un état ou un parti. Il est vrai que beaucoup étaient arrivés à confondre le CDP avec l’état...

Sachez donc que les conclusions du congrès d’un parti ont la même valeur que celle de la réunion de l’association des voisins de mon quartier : Elle ne concerne que les membres de l’association. Si donc le CDP a décidé de défendre la modification de l’article 37 pour reconduire Compaoré, ce n’est pas un acte de gouvernement, mais un choix d’un groupe de personnes. Les conclusions de ce congrès n’ont causé la mort de personne.

Mais un projet de loi en conseil des ministres, alors même que le consensus n’est pas acquis dans la classe politique et qu’une fronde populaire se manifeste, suivi d’une réquisition de l’armée (en lieu et place de la police ou de la gendarmerie) pour passer en force, ça c’est une atteinte à la constitution, ayant de plus entrainé mort d’hommes. Si on y ajoute la séquestration des députés et les menaces pour qu’ils votent dans un certain sens, et les achats de votes supposés, voilà des actes illégaux, graves et pour lesquels il doit y avoir justice, pour l’exemple et pour les parents des victimes.

Comme dit un homme de loi, des centaines de personnes souhaitent la mort de leur voisin ou convoitent la femme d’autrui. C’est le passage à l’acte qui est proscrit et puni par la société.


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