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Le point des arrestations des dignitaires du régime Compaoré : Jérôme Bougouma, Jean Bertin Ouédraogo et Rasmané Ouédraogo libérés

15 avril 2015, 09:25, par guingraogo

Voilà un monsieur qui tente de semer la confusion en se faisant appeler Ibriga, du nom de celui que l’on connait. Effectivement, il est vrai qu’en 2009, il y a eu une résolution du CDP appelant à une révision de l’article 37 de la constitution et Monsieur Roch Marc Christian KABORE était à l’époque patron de ce parti et Président de l’AN. Mais de la résolution du parti majoritaire de 2009 au projet de loi du 21 octobre 2014, il y a un fossé qu’il ne faut pas faire. D’abord, une résolution n’est qu’une manifestation d’intérêt. Si les circonstances le permettent, on l’applique. Sinon, on y renonce.
Si vous êtes juriste, vous savez bien qu’il y a la règle de la majorité qui s’impose à la minorité dans l’adoption d’une décision collective. Aucun document n’atteste qu’ils aient voté pour au cours de la rencontre. Donc, parce que la minorité doit se plier à la majorité, ceci peut expliquer cela. Et en dépit de cette règle, la violence peut s’inviter dans le jeu. Et si c’est sur vous qu’elle s’applique, vous ne pouvez que vous pliez pour sauver votre peau. En ce sens, vous savez bien combien d’attentats, ces trois ont déjoué pour rester en vie. Ce qui est arrivé à Larlé est là pour nous instruire.
En outre, vous savez bien comment se prennent les résolution au sein des partis et notamment au CDP. Les décisions étaient dictées depuis Kosyam et personne n’a d’autre choix quand Blaise décide. A moins d’être fous, les RSS ne pouvaient raisonnablement s’opposer à la prise de la mesure. Leur sécurité était menacée : l’accident de Simon, la mesure d’ostracisme appliquée à Salif, et Roch qui se cherchait. Et vous comprenez pourquoi, en désespoir de cause, ils ont finalement jeté l’éponge. Le Burkina n’était démocratique que de nom, c’était un régime bolchevique qui régnait sur le pays. Les méthodes de la Révolution d’aout et du Front Populaire n’avaient pas disparu. Rappelez-vous de l’élection présidentielle au cours de laquelle de 1997 si ma mémoire est bonne, où Pierre Claver DAMIBA a été présenté par la CNPP comme candidat. Dès l’annonce de sa candidature, les barbouzes du régime se sont mis à sa trousse. Il n’a eu sa vie sauve qu’en escaladant les barrières de la police des frontière à l’aéroport internationale de Ouagadougou pour accéder à la zone le mettant hors de portée des autorités burkinabè. Il a vécu en exile jusqu’à journée nationale de pardon. Les libertés, on les acceptaient tant qu’elles ne s’attaquaient pas au fauteuil présidentiel. Observez vous-même, dès le départ des trois mousquetaires du CDP, le navire a coulé. Donc, Blaise savait bien plus que quiconque, que ces trois-là, il fallait les observer comme du lait sur du feu.
Alors, pour avoir eu le mérite de poser ce geste combien salvateur en cette date mémorable du 04 janvier 2014, je crois qu’ils méritent la mansuétude du peuple, parce que ce sont eux qui permis au peuple burkinabè de pouvoir chasser le tyran Blaise. Si les RSS étaient toujours au CDP, Blaise ne serait jamais parti et l’article 37 aurait été modifié. Il faut reconnaitre ça. Ce n’est pas un parti pris, c’est la vérité. Tous ceux qui crient qu’ils sont les principaux acteurs de la révolution d’octobre, savent bien que c’est la stratégie mise ne place par ces 3 mousquetaires qui a permise ce mouvement. Dès le 18 janvier 2014, leur appel à leurs militants de participer à la marche meeting de l’opposition a donné un coup de fouet à celle-ci, et Blaise a tremblé. Avant cette date, l’opposition n’arrivait pas à un tel niveau de mobilisation. Ceux qui prétendent le contraire n’ont qu’à revoir les statistiques.
C’est pour vous dire que le peuple burkinabè doit à ces trois une reconnaissance à la hauteur de détermination et de leur contribution dans la marche de l’histoire politique de notre pays. Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre lier la révolution des 28, 30 et 31 octobre 2014 à leur démission du CDP le 04 janvier 2014. Ce que ces trois ont donné au peuple burkinabè est bien plus précieux que le reproche qu’on peut leur faire pour avoir été contraint de soutenir une résolution du CDP.
Ce n’est pas parce que vous savez que Roch candidat à la présidentielle, il serait difficile à votre candidat de le battre qu’il faut perdre les nerfs et laisser transparaitre de manière désordonnée votre désarroi et votre animosité. Il faut être objectif dans vos prises de positions.
Maintenant, par rapport à l’opération "mains propres" initiée par la transition, s’il y a quelque chose à leur reprocher, ils répondront comme votre candidat peut être amené à répondre. Car dans la compaorose, ils sont peu à pouvoir dire qu’ils sont propres. Personne ne peut servir Blaise et prétendre être blanc comme neige. Il vous poussait à vous salir les mains pour pouvoir vous dominer. C’était la règle, on n’avait pas le choix et vous le savez bien.


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