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Djibrill Yipènè Bassolé : « Je suis désormais libre de m’engager en politique »

16 mars 2015, 20:20

Le Général de brigade de gendarmerie Djibrill Yipènè Bassolé a animé, le 15 mars 2015, un point de presse pour donner l’information relative à l’adoption du décret de sa mise à disponibilité. Nous n’étions pas conviés à ce point de presse. Cependant, à la lecture des propos rapportés par les confrères, certains passages méritent qu’on s’y intéresse. Il y a des non-dits, mon général !

Primo, Bassolé a reconnu « Personnellement je suis détaché de l’armée depuis 1999. Depuis 16 ans, j’assume des fonctions politiques, internationales et je n’exerce aucun commandement militaire ». Alors, pourquoi et surtout comment le président du Faso a bien pu le nommer général ? N’y avait-il pas d’autres officiers supérieurs de la gendarmerie qui sont toujours dans le commandement qui pouvaient prétendre à cette nomination prestigieuse de premier général de la gendarmerie ? Voilà une révélation de Djibrill Yipènè Bassolé qui confirme que les galons de général sont distribués sans tenir compte des fonctions que la personne assume à l’instant au profit de l’armée. Voici qui confirme également que les galons de général sont des récompenses pour les amis du président du Faso.

Enfin, la disponibilité de Djibrill Yipènè Bassolé sonne comme une perte pour l’armée en général et la gendarmerie en particulier. D’abord, il n’exerce aucun commandement militaire. Ensuite, il a été nommé général avec une forte médiatisation il y a à peine un an, plus précisément, le 1er avril 2014. A peine un an et il se prend une disponibilité. Quelle perte !
Deuxio : Djibrill Bassolé, en affirmant que « personnellement je suis détaché de l’armée depuis 1999 » et plus loin « c’est la deuxième fois que je prends une disponibilité et depuis 1999, j’ai une carrière plus politique que militaire », ne dit pas tout. Il y a des zones d’ombres dans son CV.

Le dimanche 4 mars 2012, à la clôture du Congrès ordinaire du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le nom de Djibrill Bassolé figurait parmi les conseillers politiques au même titre que Simon Compaoré, Rock Marc Christian, Salif Diallo, etc. A cette période, était-il en activité dans l’armée puisque les statuts du personnel des forces armées l’interdisent ?

Aussi, pour Bassolé : « Ma demande de mise à disponibilité n’est qu’une simple régularisation puisque depuis la fin du détachement, je suis employé par l’Organisation de la coopération islamique en tant qu’envoyé spécial dans le sahel ». Cette nomination a été entérinée en février 2013. De ce fait, depuis cette date, Djibril Bassolé est un fonctionnaire ou contractuel de l’OCI. Alors, pourquoi le nommer général ? Continuait-il à avancer en garde pendant son détachement ? Nous restons convaincus que le grade de général a fait des frustrés à la gendarmerie, surtout parmi les vaillants et braves officiers qui se battent sur le terrain.
Tertio : Dès le lendemain des évènements des 30 et 31 octobre 2014, une certaine opinion a laissé entendre que le clan Compaoré l’accuse de traitrise pour avoir levé ou affaibli le dispositif militaire afin que les manifestants passent facilement. En lisant ses propos, surtout la partie où il reconnaît ne plus avoir de liens avec le commandement depuis 16 ans, on se demande comment une telle personne peut lever un dispositif qu’il n’a pas placé ? Djibril Bassolé doit revoir sa communication pour mieux convaincre.

Adoua Kassiro


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