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Missions d’explication sur le vote des burkinabè de l’étranger : Auguste Barry et sa délégation accueillis par des acteurs de la société civile

13 mars 2015, 12:28, par Abdoul Karim Sango

Abdoul Karim Sango
11 mars, 10:24 ·

Les récents événements survenus en Côte d’Ivoire lors de la visite officielle d’une délégation conduite par le ministre de la sécurité nous interpellent sur la nécessité pour nos deux pays de clarifier la nature de nos relations. Ce serait une grave erreur que de considérer ces événements comme étant un épiphénomène. En effet, ce n’est pas possible que les services de renseignement ivoiriens n’aient pas pu être informés sur ce qui s’est passé. Ont-ils informé les autorités burkinabè des risques de dérapage ? Quelle a été l’attitude du gouvernement burkinabè quand ces informations lui ont été données ? Ce sont là autant de questions qu’il convient très rapidement de tirer au clair.
Du côté de notre gouvernement, il y a aussi une grave méprise dans l’appréciation de la tension qui a cours au sein de nos populations depuis que la décision objective a été prise de suspendre le vote des burkinabé de l’étranger. On n’a pas besoin d’être un spécialiste en renseignements pour le comprendre. Dans un contexte pareil où rien n’a été fait officiellement par le gouvernement de la transition pour améliorer les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, cette mission était complètement inopportune. Nous aurions tort de croire que depuis la chute de Blaise, Ouattara et son gouvernement ont pris fait et cause pour Blaise et son régime chassé. Il ne nous appartient pas de l’enseigner au diplomate Kafando, les Etats n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts. Si pour des raisons humanitaires et de reconnaissance de la part de Ouattara, Blaise a pu s’installer Eburnie, il y a un pas à ne pas franchir en voulant opposer les deux Etats. Du reste si Blaise a pu quitter si facilement le territoire burkinabè avec tous ses effets personnels, c’est aussi avec la complicité de Zida et probablement d’une partie de la communauté internationale. Il est donc temps que nos deux gouvernements soldent cette période d’incompréhension. En effet, si Blaise a pu apporter un soutien quelconque à Ouattara dans son combat pour le respect de ses droits à la citoyenneté ivoirienne, il l’a fait en sa qualité de président du Faso en utilisant les ressources de l’Etat. On peut critiquer la forme de cette intervention des autorités burkinabè mais là n’est pas le sujet de ce jour . Si donc Ouattara entend être reconnaissant, il le doit premièrement au peuple burkinabè qui a souffert inutilement le martyr dans cette guerre civile ivoirienne. Quand on gère le destin de millions de personnes, nous devons éviter de laisser exprimer nos sentiments personnels. A cet effet, Michel Kafando doit se rendre à Abidjan pour parler avec son frère Ouattara.


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