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Affaire Thomas Sankara : le dossier prend une dimension internationale

9 mars 2015, 09:30, par guingraogo

C’est très encourageant que les lignes bougent sur ce dossier. Cependant, la transition et la révolution failliraient en oubliant les autres dossiers de crime de sang. Il faut solder tout le passif, depuis les exécutions des SOME Yorian Gabriel, NEZIEN Badenbié, les huit (8) suppliciés du Massili, Valentin KINDA, etc., tous les crimes qui ont été commis, depuis le 4 aout 1983 jusqu’à l’assassinat du juge NEBIE Salif tout récemment. Il faut qu’on fasse la lumière sur tous ces crimes de sang, parce que c’est depuis la révolution que la Haute-Volta devenue Burkina Faso a connu ce phénomène. Il ne faut pas une justice sélective. Une vie vaut bien une autre vie, une veuve et un orphelin valent bien une autre veuve et un autre orphelin. On a l’impression que seul Thomas SANKARA a été victime de crime de sang. Cette vision est fausse. Il nous faut une approche globale qui permette de rendre justice à toutes les victimes de crimes de sang, aussi bien sous la révolution de Thomas SANKARA que sous le long règne de Blaise COMPAORE. En effet, c’est sous le règne de ces deux chefs d’Etat que l’assassinat d’opposants est apparu en Haute-Volta. Avant, on ne connaissait pas ça. Donc, tous les deux doivent être jugés, parce qu’ils sont responsables de crimes. Même si SANKARA est mort, il faut qu’on fasse la lumière sur les crimes de sang qui ont été commis sous son règne, comme on le fera avec Blaise. On ne peut pas passer par pertes et profits aucun crime de sang, fut-il sous SANKARA. Il faut qu’on fasse la vérité sur tous les crimes, pas sur quelques uns. Il y en a eu plus d’une centaine, la majeure partie sous le règne de Blaise COMPAORE. C’est dans ces conditions seulement que nous pourrons conjurer à jamais cette pratique néfaste de notre culture politique. Il faut que nos hommes politiques d’aujourd’hui s’inspirent de la sagesse qui avait animée leurs devanciers d’avant le 4 aout 1983, qui se gardaient d’ôter la vie de leur prochain de cette façon à cause de la politique. On doit avoir à jamais le droit de s’opposer sans craindre pour sa vie.


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