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CDP : des jeunes appellent à un renouveau du parti

25 janvier 2015, 22:44, par PRIORITAIRE

De l’article 37 de la Constitution

A l’évocation de cet article de la Constitution burkinabè, les critiques et questionnements suivants sont très souvent formulés :
- il est illégitime de modifier l’article 37 vu le contexte socio-politique de notre Pays,
- l’alternance dans une démocratie garantie la viabilité de celle-ci, modifier l’art 37, c’est consacrer la gestion clanique du pouvoir, etc…
Cependant, retenons que si généralement en dictature, les intellectuels sont réduits au silence par le pouvoir, en démocratie ce sont certains ignorants et dictateurs qui veulent au Burkina Faso faire passer la pensée unique sur une question qui du reste est devenue problématique du fait de contradictions liées à des divergences de stratégies. Mais pour sûr, la thèse la plus plausible dans ce débat demeure celle qui met en opposition la problématique juridique de la question à celle politique.
De la problématique juridique de l’art 37

Article 37 de la Constitution du Burkina : « Le Président du Faso est élu pour un mandat de 5 ans au suffrage universel direct, égal et secret. Il est rééligible une fois ». Notons que sur le plan de la pratique, cette disposition a acquis une super puissance que la Constitution elle-même n’a pas prévues. Parce qu’elle touche au chapitre relatif au premier magistrat du pays, elle puise sa force dans une jurisprudence de facto et non de jure. En effet, selon la Constitution, tous les articles la composant sont susceptibles d’être révisés à l’exception de l’article 165 : « Aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause :
- la nature et la forme républicaine de l’Etat ;
- le système multipartiste ;
- l’intégrité du territoire national.

Aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire ».

Donc, la norme fondamentale elle-même a scellé de façon définitive le sort de l’article 37 en ce que juridiquement sa révision est des plus possibles. Et pour ce faire, elle renseigne sur la procédure de révision en ces termes : article 161 de la Constitution : « L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment :
- au président du Faso ;
- aux membres de l’Assemblée nationale ;
- au peuple (fraction d’au moins 30 000 personnes ayant le droit de vote, qui introduit devant l’Assemblée nationale une pétition constituant une proposition rédigée et signée) ».
De la problématique politique de l’art 37

Au plan politique, certains acteurs accordent du prix à la question de l’article 37, arguant à souhait que sa limitation serait inéluctablement la clé de voûte pour une alternance au sommet de l’Etat. Si fait que de nos jours le débat politique national s’est cristallisé sur la question. La classe politique se trouve alors divisée entre les partisans de la légalité et ceux de la légitimité. Cet état de fait remet au goût du jour, la vérité qu’aucune question ne constitue un problème public à priori et qu’aucun problème public ne l’est par essence ni automatiquement. En effet, il est plutôt une construction sociale et/ou politique. La problématique de l’article 37, serait-elle uniquement le fait d’une collision de stratégies et d’intentions contradictoires ? Serions-nous dans une disposition dialectique du juste et du fort ?

De notre point de vue, s’il est vrai que la justice sans la force est faible et que, la force sans la justice est tyrannique, nous estimons que tout pouvoir appartient au peuple. De ce fait, la Constitution elle-même est l’émanation du peuple. La démocratie tire son fondement du peuple. Le vivre en commun devient possible à travers un contrat social librement consenti par tous.

Si le légal se conjugue au légitime pour être populaire, c’est parce que toute légalité tire son fondement du peuple qui légifère et que toute légitimité se mesure à l’aune de l’onction de ce même peuple. Ceci pour dire que dans une situation ou toutes les parties estiment avoir raison, il est impérieux, juste, légal, légitime et responsable de consulter le peuple souverain.

Donc, à la lumière de ce qui précède l’article 37 de notre Constitution est révisable. Seulement l’opposition se cache derrière le politiquement incorrect pour trouver une courte échelle afin d’accéder au pouvoir. Et pourtant cette même opposition à l’occasion des marches organisées contre le Sénat, s’est vantée à tout rompre de sa popularité et sa parfaite maitrise de la mobilisation des masses populaires autour de ses idéaux. Comment alors comprendre qu’elle rechigne à aller au référendum en vue d’élucider la question ? Pourquoi vouloir embrigader la liberté de choix du peuple par l’imposition de la pensée unique ?

Fort heureusement, les Burkinabè ne sont pas dupes à telle enseigne qu’ils sauront administrer une réponse qui sied à ses vendeurs d’illusions. Même les récents appels à la désobéissance civile de pseudo intellectuels de service incapables de s’élever au-dessus de la mêlée pour apporter la lumière nécessaire à la marche de la Nation n’y feront rien face à la détermination du vaillant peuple du Burkina qui saura avec esprit de suite négocier avec dextérité le virage dans l’unité et la cohésion. En tout état de cause, l’euphorie puérile et naïve qui a animé l’opposition est en train de retomber à force d’attendre vainement l’avènement de l’apocalypse. C’est sans nul doute ce qui justifie le changement de stratégie qui consiste maintenant à infiltrer le CDP pour lézarder sa cohésion par l’instrumentalisation de certains de ses cupides militants qui n’hésitent plus à sortir honteusement dans la presse pour faire de véritables faux procès à notre parti.
Des déclarations sur la gestion du SEN/CDP

En notre qualité de membre du Bureau politique national du CDP et ayant assumé des responsabilités au sein du parti depuis notre adhésion, nous pouvons affirmer que le CDP est le parti le mieux structuré et qui tient régulièrement ses instances. Ceci pour rappeler sa qualité de structuration et de fonctionnement. Les reproches liés au respect des textes sont des fuites en avant, car la théorie est toujours plus facile que la pratique. Et de mémoire de militant jusqu’à ce jour, nous n’avons pas encore connaissance de l’existence de norme iso pour certifier la qualité de la gestion du parti pouvant donner lieu à des comparaisons en termes de gestion. Le tout pour un parti étant de savoir transformer les aspirations des populations en un programme de société cohérent. Et à ce sujet, le CDP a fait et continue de faire ses preuves n’en déplaisent à ses détracteurs. Tous les dirigeants du parti qui se sont succédé ont toujours fonctionné ainsi. Mieux, le SEN actuel fait d’énormes efforts en impliquant même des militants de base dans des missions de la Direction politique nationale. Il est évident que tout n’est pas rose eu égard à la dimension du parti et autres contingences, mais de là à se mettre dans une position liquidatrice contre le parti est suranné. Nous autres avons choisi de porter la contradiction positive à l’interne pour faire bouger les lignes vu que les cadres de débats existent. Pour notre part, nous réaffirmons notre engagement plein et entier au CDP ainsi que notre adhésion au programme de société du président du Faso, Blaise Compaoré.

Pour clore notre propos, nous tenons à saluer tous les combattants de la liberté et toutes les personnes éprises de paix. Nous avons une pensée positive à l’endroit des dignes filles et fils du pays qui se sont battus et qui se battent pour l’émergence de notre chère patrie.
Puissent Dieu et les mânes de nos ancêtres nous guider et nous combler » !

Ouédraogo Aly Badra

Ancien président des étudiants militants du CDP
Membre de l’équipe d’appui du Secrétariat national chargé du Mouvement associatif /CDP
Membre du Bureau politique national du CDP


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