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Concours d’agrégation du CAMES : Le Burkina rend hommage à ses 22 « champions d’Afrique du savoir »

31 décembre 2014, 01:24, par Kanzim

Je félicite toutes ces sommités, même si l’Etat fait montre d’une négligence à protéger ce que nous avons de plus précieux parmi les éléments les plus précieux de notre capital humain. Comment peut-on courir le risque de mettre dans le même avion toutes ces qualités et qualifications ? Un accident, et le Burkina rentrera dans la préhistoire des questions médicales et sanitaires.
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Lundi 3 novembre 2014. 10H, Aéroport de Ouagadougou. Dans la salle d’embarquement j’attendais de prendre le vol pour Nairobi, avec une escale à Addis Abeba, dans l’appareil d’Ethiopian Airlines. Je vois venir d’abord Djneneba Sanou/ Ouédraogo, alors Directrice générale de la santé, aujourd’hui SG du ministère. J’ai collaboré avec elle lorsqu’elle était MCD à Tenkodogo, dans des relations professionnelles à haute teneur de qualité. Puis vint le Pr Guissou. Je ne parle pas du Pr Basile Guissou, ni du Pr Henri Guissou, mais de Pierre Guissou, chef de département de l’IRSS et précurseur du FACA si efficace contre la drépano, mais méconnu ou négligé à cause de cette maladive tendance des burkinabè à sous valoriser ce qui est produit par un Burkinabè. Pierre Guissou a été un collègue lors de mon furtif passage à l’UO, et il a une très bonne compétence dans le raisonnement dialectique. Ensuite arriva le Pr Sawadogo, de la FAC de médecine aussi qui, alors que je débutais dans une pharmacie de la place, se retrouvait lui et Mariétou son amie ; et tous deux étudiants en médecine à l’Université C A Diop de Dakar, ils étaient une source de formation pour nous. Après lui, vint le Pr Martial Ouédraogo. Il me souvient que ce dernier m’a grondé quand il eut appris que j’ai travaillé plus de 2 décennies sans congés, et il m’ a vertement admonesté en me disant que « les indispensables se trouvent au cimetière et que je ne suis pas le seul homme sur la terre ». C’est après que j’appris qu’il est pneumologue, et je n’oublierai jamais son approche pédagogique par laquelle il m’a fait découvrir les délices et les bienfaits du repos sur ma santé. Puis suivit le Pr Adama Traoré. Quand j’étais au lycée, je cultivais dans les champs que mon grand-père avait créés dans son village. Je l’ai rencontré juste 2 jours avant le 31 octobre pour discuter de lois relatives à la santé. Il y eut d’autres Professeurs en médecine dont je ne connais pas les noms, mais toujours est-il qu’ils embarquaient tous pour l’agrégation à Yaoundé, avec escale à Addis Abeba, dans le même avion. On ne doit pas mettre tous ses œufs dans une même sacoche, au risque de les perdre tous à la fois, en même temps. Ces Professeurs auraient pu voyager en groupes de 3, pour parer à toute éventualité. Dieu merci tout se passa bien, nonobstant quelques légères difficultés de visa rencontrées par le Pr Pierre Guissou, à l’embarquement à Ouaga. Félicitations, chers agrégés. Vous êtes la fierté de tous les africains, de tous les burkinabè, même parmi les anonymes comme moi.


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