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Transition : Quatre ministres « Face à la presse »

26 décembre 2014, 08:08

À Messieurs les membres du gouvernement de la Transition,
Voici mes propositions et interpellations :

Propositions de reformes

Si vous voulez mon avis, voilà depuis vingt quatre ans que j’avais conseillé le président Blaise (Son Excellence Sow Sophie que je vois là est mon témoins) de séparer les élections municipales des élections de l’Assemblée nationale et de la présidentielle. En effet n’oublions pas que le législatif et l’exécutif appartiennent exclusivement aux partis politiques. Maintenant si vous soumettez les conseilles municipaux au suffrage universel et à la solde des partis politiques, je pense, que ce n’était pas la peine de chasser Blaise du pouvoir. Il pouvait parfaitement même en tant que monarque assumer correctement la chose. Et moi j’ajoute, qu’à cet effet, il pouvait et avait droit à modifier l’article 37, car rien dans ce cas ne lui en empêchait. Or le problème c’est lequel ? C’est la base qui n’a pas d’assise. Cette base qui ne voit que dalle dans le système des partis politiques, veut tout simplement survivre comme peuple avec ses valeurs, ses traditions, qui somme toute d’ailleurs ne sont pas figées, mais savent s’actualiser pour rester peuple. Bref je passe ce « cours d’Anthropologie », pour vous dire tout simplement, que les conseillers municipaux devraient être coopter dans les différents milieux : coutumiers et religieux, corps constitué comme l’armée, les chômeurs, les retraités, les professions, des personnes ressources (anciens président de la Républiques. Vous voyez, surtout pas d’exclusion). J’ai eu d’autant plus raison de croire à cette structure, que quand je devais mener les investigations sur « les pouvoirs politiques locaux » pour le compte de la décentralisation (alors piloté par Antoine Raogo Sawadogo), je ne me suis pas contentée seulement du local burkinabé, mais aussi de celui du Ghana, de la Côte d’Ivoire parce que c’était des sociétés très semblables aux nôtres avec les systèmes coutumiers et religieux. En plus des informations de leurs ambassades, le père Masson de la communauté des Jésuites très expérimenté du fait que cette communauté avait créé une ONG (aujourd’hui rétrocédée aux laïcs), m’avait effectivement affirmé que c’était le cas en Côte d’Ivoire, c’est à dire que les conseillers municipaux appartenaient à la base et non aux partis politiques. Cependant et à mon humble avis pour éviter un ostracisme complet ou une exclusion totale des partis politiques au niveau des municipalités, on pourrait leur réserver les élections des gouverneurs, à la limite des maires, mais les préfets doivent rester vraiment locaux donc à la cooptation également. Il y aurait là un partage assez équitable du pouvoir qui fera des maires et des gouverneurs surtout des hommes d’écoute à la base. Ceci dit, quelle devrait être donc les Institutions républicaines à mon sens : j’ai alors proposé une structure nationale (appelez-le Sénat ou tout ce que vous voulez) qui sera le répondant des conseillers municipaux. Et là non plus il n’y a pas d’élection possible à cette effet mais des cooptations par les différentes composantes du conseil municipal. Dans ce Sénat on devrait éliminer les OSC, les ONG, et surtout les syndicats, parce que leur présence est un double emploi puisqu’il y a déjà les professions. En plus c’est faire de cette structure juge et partie. Ce qui pourrait nous amener peut-être à des situations de blocage dans les négociations ou carrément l’anarchie. Du reste d’ailleurs ils ne seront pas oubliés. Le Conseil économique et social, pourrait alors un fourre-tout : religieux-coutumier, partis politiques, ONG, OSC, Association culturel etc. Et pour cause, c’est là qu’il y aura les vérités qui rougissent les yeux dans les négociations avec le monde international. Car c’est là que chacun pourrait développer ses arguments devant les vrais décideurs de nos conditions de développement et aussi avoir un droit de regard sur les aides accordés. C’est seulement avec de telles institutions, que le pouvoir judiciaire pourrait recouvrer son indépendance dont dépend les justiciables et par voie de conséquence la dépolitisation de l’administration et la corruption contrôlée. Pour cela aussi il faudrait éviter les multiples représentations. En effet avant, un représentant d’une entité pouvait en même temps être membre au CES, avoir une ONG, chef d’un syndicat, et membre de la deuxième chambre et à la CENI.
Pour conclure, il nous faut d’abord terminer avec les réformes constitutionnelles qui nous informent sur les contours des Institutions républicaines, avant de parler d’élection. Aussi je me permets d’interpeller le gouvernement de la transition pour que la priorité soit d’abord accordée à la commission « vérité-justice et réconciliation » et aussi à celle des réformes constitutionnelles. Ce sont les deux piliers, le reste pourrait même se faire après les élections. Voilà en ce qui me concerne, le véritable changement s’il faut parler sans gueule de bois. Merci pour la longueur de mon texte

Avec l’espoir que vous y accorderez une bienveillante attention,

VEUILLEZ AGRÉER, LEURS EXCELLENCES, LES ASSURANCES DE MA HAUTE CONSIDÉRATION.

MARIE MECHTILDE GUIRMA. POLITOLOGUE EN SCIENCES POLITIQUES ET RELATIONS INTERNATIONALE ET EN DIPLOMATIE (UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES), MISSIOLOGUE EN SCIENCES DE LA MISSION ET DU DIALGOGUE INTER-RELIGIEUX (UNIVERSITÉ PONTIFICALE SAINT PAUL D’OTTAWA)


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