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La peine de mort au Burkina : Pourquoi faut-il l’abolir ?

8 décembre 2014, 20:18, par Nabi Kièra

Mon frère Nana, c’est bien de parler des engagements internationaux de notre pays en matière de l’abolition de la mort, il faut, cependant, être lucide et analyser la situation de notre pays. Depuis 1978 que le Burkina a cessé d’appliquer la peine de mort, aurez-vous le courage de nous faire l’état des crimes odieux au cours desquels des filles, des fils, des hommes et des femmes innocents ont perdu la vie par le fait de criminels. Vous trouverez sans doute plus d’un millier d’êtres humains assassinés injustement. Si la peine de mort était appliquée, le Burkina Faso ne serait pas, aujourd’hui, à un tel niveau de criminalité. Dire le contraire serait injuste et malhonnête. Mr Nana, non, en prônant la perpétuité pour les criminels, Vous ne protégez pas la vie et vous ne rendez pas justice. La vraie justice veuille que l’on retire la vie de celui qui a INTENTIONNELLEMENT donné la mort. La peine de mort n’est pas, comme vous le dites, détruire la vie. Non, elle se justifie en ce sens qu’elle répond au besoin impératif de préserver la vie d’autres victimes potentielles du criminel y compris vous-même. La peine de mort a un caractère dissuasif. Au lieu d’aller chercher dans des conventions internationales qui ignorent les réalités du contexte social de notre pays, regardez juste chez nous à côté, au Ghana. Avant l’arrivée de Rawlings, ce pays était celui du crime par excellence. Mais lorsque les tueurs ont vu qu’ils étaient systématiquement lynchés publiquement et de façon atroce, eh bien le thermomètre du crime est tombé à zéro. Mr Nana, pouvez-vous sincèrement répondre à cette question ? êtes-vous capable de sortir de chez vous après une certaine heure dans la nuit ? Aurez-vous le courage de vous rendre librement dans certains villages sans être inquiété ? Pourquoi ? Prôner autre chose que la peine de mort est synonyme du message suivant aux criminels : Vous pouvez continuer à tuer, vous n’avez rien à craindre, vous serez seulement gardés en prison paisiblement pour un temps donné en attendant de retrouver votre liberté un jour. Mon frère Nana, celui que l’on tue innocemment a aussi ce droit que vous, entant qu’avocat, êtes tenu de défendre-celui de sa mémoire- en même temps que cette obligation socio-juridique dont vous êtes tenu d’accomplir, celui de travailler à protéger son fils, son frère, sa mère ou son père afin qu’elle ou qu’il vive lui paisiblement sans être inquiété dans la société. Voilà le noble service que vous rendrez à tout le monde, car le droit à la vie est un droit imprescriptible. En conclusion, la peine de mort ne détruit pas la vie, elle est tout fait l’antithèse de ce vous soutenez. ELLE PROTÈGE.


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