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N’OUBLIONS PAS LA JUSTICE POUR LES CRIMES COMMIS PAR SANKARA DE 83 à 87-La jeunesse sankariste exige l’abrogation de la loi sur l’amnistie des anciens chefs d’Etat

5 décembre 2014, 21:25, par la dure verité

JUSTICE POUR Les victimes sous la Révolution de SANKARA -Qui se souvient de Badembié Pierre Claver Nézien ? Réfugié à la résidence de l’ambassadeur de France la nuit du coup d’Etat du 7 novembre 1982 qui amena le Conseil de salut du peuple (CSP) au pouvoir, il en ressortit la nuit du 9 avec la promesse des nouvelles autorités qu’il ne lui serait rien fait. Or, la même nuit il fut massacré. Dans quelles circonstances, on ne le sait pas à ce jour. Mêmes mystère et boule de gomme concernant le colonel Yorian Gabriel Somé et le commandant Fidèle Guébré. Retranchés pour le premier à la garnison de Ouahigouya, à celle de Dédougou pour le second à l’éclatement de la Révolution le 4 août 1983, ils consentirent à revenir à Ouagadougou après que les nouveaux hommes forts avaient donné leur parole d’officiers quant à leur sécurité. La nuit même de leur retour, soit le 9 août, ils étaient eux aussi zigouillés dans les geôles du Conseil de l’Entente. Et le commandant Amadou Savadogo, victime le 18 juillet 1984 d’un attentat sur le pont du barrage n°3 de Ouagadougou ? L’homme d’affaires et grand hôtelier Valentin Kinda qu’on envoya assassiner à Abidjan parce qu’il portait secours et assistance aux nombreux exilés ayant fui la Révolution et trouvé refuge dans la capitale ivoirienne ? On se garde d’oublier le colonel Nobila Didier Tiendrébéogo et ses 6 compagnons d’infortune, accusés de complot et sommairement exécutés sous un baobab la nuit du 11 au 12 juin 1984, verdict d’une cour martiale expéditivement réunie la même nuit. Et nous en oublions, tant la liste des crimes non encore élucidés(2) est longue. Mais comme charité bien ordonnée peut aussi finir par soi-même, nous ne saurions, nous de L’Observateur Paalga, oublier ce crime contre la liberté de la presse et les libertés fondamentales tout court que fut l’incendie de notre imprimerie et de tout notre fonds documentaire la nuit du 10 juin 1984, qui a réduit le journal à sept longues années de traversée du désert.Et tout ça parce que la liberté de ton et les espaces d’expression libre que L’Observateur offrait aux citoyens étaient jugés incompatibles avec le rôle d’agit-prop que les révolutionnaires entendaient assigner à la presse. Ce ne fut pas la mort du seul journal mais celle de toutes ces libertés démocratiques dont nous jouissons aujourd’hui. La preuve, personne, à titre individuel ou collectif, n’osa élever la moindre protestation, encore moins organiser marche et meeting, pour exiger que la lumière fût faite sur une telle forfaiture. Car qui était fou ! Nous aussi aimerions savoir qui a commandité cet incendie et quels en furent les exécutants, quand bien même ils ne seraient plus de ce monde. Une telle vérité serait pour nous le plus grand pretium doloris, c’est-à-dire la plus grande réparation morale. Comme on le voit, la Commission vérité, justice et réconciliation qui sera incessamment mise en place aura du pain sur la planche si, comme on le souhaite, elle ne s’en tient pas aux cas médiatiquement croustillants et politiquement corrects à défendre. Chaque fois que nous osons évoquer le sort de toutes ces victimes oubliées, on en connaît qui font une poussée d’urticaire parce que pour eux, ne sont dignes de rester dans la mémoire collective que les suppliciés qu’ils ont dans leurs œillères politiques ou idéologiques.


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