Accueil > ... > Forum 686036

Michel Kafando sur RFI : le Faso ne peut être « à la merci des véreux »

19 novembre 2014, 19:39, par Le Pionnier

A "La Doctrine". Il est vrai que l’armée fait partie du peuple et ne doit pas être exclue dans l’instauration d’une vraie démocratie. Cependant, l’armée a d’autres prérogatives parmi lesquelles, faire de la politique ne figurent point. L’armée doit s’occuper de l’aspect sécuritaire de la démocratie sans directement s’immiscer dans la gestion des affaires courantes. Cela est la mission principale des forces de l’ordre et elle est toute aussi importante que la mission des technocrates dans l’instauration d’une démocratie forte. J’en veux pour preuve la situation critique dans les Etats d’Amérique Centrale. Les forces de l’ordre dans des pays comme Le Salvador, le Guatemala, le Honduras et même le Mexique ont du mal a maintenir l’ordre face aux délinquants, aux gangs ou autres organisations criminelles. Ce qui par ricochet a des conséquences néfastes sur l’économie mais aussi la vie politique de ces pays dans la mesure ou la corruption est profondément ancrée dans les pratiques. L’impunité y est criarde, l’inégalité sociale y est béante, etc. Parce que la démocratie, ce n’est pas seulement le bal politicien que nous voyons tout le temps sur nos écrans de télévision. Il y a plein d’autres aspects qui entrent en jeu pour instaurer une culture démocratique et l’armée peut y contribuer positivement ou négativement. Cependant, l’aspect politique doit revenir aux politiques et l’armée doit s’occuper de ce pourquoi elle a été mise en place : le maintien de l’ordre. Ni plus ni moins. La raison pour laquelle il y a un sentiment de révolte donc ou cette sensation d’avoir été flouée par l’armée burkinabé, c’est parce que comme par hasard, cette dernière est omniprésente dans les rouages du pouvoir de transition. C’est son candidat qui est le président de la transition en la personne de Michel Kafando et c’est le second du tant décrié Regiment de Sécurité Présidentielle (RSP) qui est le Premier ministre de la transition. On n’a guère besoin d’être savant pour deviner que l’armée aura de nombreux portefeuilles dans notre gouvernement de transition et par conséquent, sera celle qui en réalité gérera la transition. Là où le bât blesse c’est que non seulement nous avons déjà à plusieurs reprises expérimenté avec une gestion militaire, mais surtout, notre armée par le biais du RSP notamment, ne peut se targuer d’être blanche comme neige dans la longévité du "Régime Compaoré". Donc ce dont nous aurions eu vraiment besoin, c’est d’avoir des leaders impartiaux pour diriger la transition. Force est de constater que ceci n’est pas forcément le cas en ce moment pour notre chère patrie : le Burkina Faso. Le sieur Kafando si ma mémoire ne me joue point de tour était le représentant permanent du Burkina a l’ONU. Je suis désolé mais cela s’apparente à un poste politique, d’où ses liens avec le régime précédent. Il n’y a point besoin ici de faire la preuve de tels liens avec le régime précédent en ce qui concerne le nouveau Premier Ministre du Faso. Il en va de soit que le peuple puisse se sentir frustré et surtout qu’il se montre suspicieux de la tournure des événements. A l’image de certains corps (avocats, magistrats et même normalement les agents de la fonction publique, etc.), il n’est pas choquant que les membres desdits corps soient frappés de limites d’action dans certains domaines. Ainsi cela ne tenait qu’a moi, toute personne de l’armée désirant activement faire de la politique ne devrait plus avoir fait partie dudit corps pendant au moins cinq ans. Mais cela est un tout autre débat qui mérite certainement d’être considéré dans un futur proche dans notre cher pays.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés