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Le chef de file de l’opposition condamne les présidents de transition auto-proclamés

2 novembre 2014, 17:14, par Soumaila Dabone

C’est avec amertume que je constate une dissension de plus en plus grave sur la mise en place de l’autorité de transition. Non, notre people et plus particulièrement notre jeunesse revient de loin, après avoir vaincu une des dictatures les plus féroces. Vous le saviez très bien. Le peuple ne mérite pas et ne veut pas de cette guéguerre empreinte de calculs partisans et égoïstes. L’heure est plutôt à l’union sacrée de toutes les filles et fils du pays. De ce fait, il est inconcevable de mettre purement et simplement l’armée à l’écart de la gestion de la transition gouvernementale. Toute bonne volonté de participer à une transition apaisée s’exprimant de bonne foi doit être prise en compte peu importe l’appartenance socio professionnelle ; seul l’intérêt de la nation doit prévaloir. D’ailleurs, ce n’est pas la situation socio professionnelle du président de la transition qui fera d’elle un organe civil ou militaire, mais c’est plutôt le mode de son fonctionnement et l’objectif des décisions qui y seront prises qui vont déterminer cette nature militaire ou civile. Civil ou militaires ne sommes-nous pas tous des Burkinabè ? Nous sommes tous contraints à œuvrer pour la paix et le développement économique du Faso. Peu importe que la personnalité à la tête de la transition soit civile ou militaire. Actuellement, ce qui compte le plus c’est la sécurité des biens et des personnes et la mise en place d’une transition courte qui va poser les fondements textuels d’une véritable démocratie que chaque Burkinabè aura le devoir de pérenniser pour les futures générations.
C’est dans ce sens que j’appréhende la contribution du président Y. I. Zida à la gestion de la transition. Au Regard de ces déclarations, on constate qu’il reconnaît avec insistance que la vacance de la présidence a eu lieu suite à une insurrection populaire ; cela excluant de ce fait toute situation de coup d’État militaire. Cela peut constituer un gage nécessaire de crédibilité quant à sa bonne foi de conduire la transition dans un esprit collégiale, c’est à dire en parfaite entente avec tous les acteurs du changement. Alors, toutes les forces vives éprises de paix devraient s’asseoir autour d’une table pour discuter d’égale à égale y compris le Président de transition pour s’entendre sur la durée, la feuille de route et la composition du gouvernement de transition. Permettez-moi en toute humilité de faire des propositions sur la durée, la composition et le fonctionnement de l’organe de transition.
Tout d’abord, il faut maintenir la suspension de la constitution et la purger de toutes les tares et insuffisances qui avaient alimenté les débats des partisans du pouvoir à vie.
S’agissant de la durée, faire une transition de 90 jours me semble très précipité, si bien qu’il sied de faire une transition de 12 mois.
Pour la composition, le gouvernement de transition devrait refléter toutes les composantes démographiques et surtout socio professionnelle du pays. Les jeunes ne doivent pas être représentés. Il serait pratique de choisir un premier ministre émanant de la société civile pour s’occuper de l’aspect plus administratif et politique de la transition et laisser l’avantage au président militaire de la transition de s’occuper du volet sécurité nationale. Pour une question de transparence aucun membre du gouvernement de transition ne peut être candidat aux élections communales, législatives et présidentielles de 2015. Ensuite, chaque membre doit déclarer sous serment ses biens au début et à la fin de la transition.
Prendre à voix égalitaire et à la majorité simple toutes les décisions de sorte que l’on puisse mettre en minorité les positions de l’armée si celles-ci sont contraires à la feuille de route.
Rendre compte périodiquement au peuple l’état d’avancement des missions du gouvernement de transition par tous les moyens de communication disponible actuellement.
Franchement, il n’y a pas lieu de s’affronter avec violence encore, il suffit de s’asseoir et de discuter comme les membres d’une même famille afin d’assurer un avenir meilleur au peuple Burkinabè.


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