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Transition politique au Burkina : les trois (3) exigences des USA

13 novembre 2014, 05:00, par Mechtilde Guirma

Chers compatriotes, les États-Unis sont venues poser leurs conditions. C’est maintenant que vous aurez les yeux ouverts pour comprendre deux choses :
1) Pourquoi avoir changé Blaise s’il ne nous est même pas possible de réfléchir tranquillement avec nos autorités tant civiles, politiques, coutumières et religieuses que voilà des sommations de menaces de sanction ! Pouvons-nous maintenant comprendre Blaise lui-même qui ne comprend pas pourquoi il a été évincé pour être remplacé par un autre qui ne ferait pas autrement que lui. En effet toutes ces années n’a-t-il pas offert de bons et loyaux services lui et sa femme aux intérêts supérieures de la Nation…AMÉRICAINE ? Pourquoi ses amis politiques burkinabés l’ont trahi et lui coupe l’herbe sous les pieds pour prendre sa place et faire de lui le bouc émissaire afin de calmer la houle populaire. N’a-t-il pas assez partagé avec eux ? Pourquoi… ? Pourquoi… ? Et POURQUOI ?….

2) Pourquoi a-t-on éloigné des consultations des assises pour trouver un chef de transition de partis politiques indésirables notamment le Front républicain dont l’un des chefs jadis a dénoncé avec véhémence le libéralisme et le néo-libéralisme alors que leurs futurs leaders étaient encore au gouvernement de Blaise. Et comme déjà il drainait des foules, il fallait le plus vite possible s’en débarrasser, y compris les éliminations physiques quel qu’en soit la manière ? Comprenez-vous maintenant que l’insurrection populaire laisse aux États puissants un goût amer d’inachevé : La répression sanglante par exemple au point que Blaise accuse également ses compagnons d’armes de trahison ? Comprenez-vous maintenant leur silence gênant mais très parlant ? C’est parce que peut-être le moment n’est pas encore arrivé. Comprenez-vous une certaine OSC au même sigle de FR (la confusion) avec un prétendu constitutionaliste qui nous a bourré de théories juridiques sortis tout droit des tiroirs napoléoniens avec un amalgame de cocktail explosifs américains ? Peut-être comprenez-vous aussi la façon visionnaire et mystique dont notre très cher Arba Haba Diallo a tiré sa révérence, lui qui a beaucoup aimé son pays ses hommes… ? On pourrait également comprendre le mutisme bruyant du Président de la Côte d’Ivoire et peut-être qui réalise que Bonnet blanc égale blanc Bonnet ?

Les questions sont nombreuses et les réponses difficiles à apporter. Mais je vais vous révéler une chose : Lorsque Mgr Anselme (il est toujours là) a demandé à me rencontrer parce que j’avais envoyé au collège des sage ma contribution. Après m’avoir écouté attentivement lui répondre aux précisions demandées, soucieux (c’est comme s’il flairait un danger), il m’a posé la question de savoir si ce n’était pas mieux de nous contenter des miettes que de ne rien avoir du tout ? Alors je lui ai répondu : Excellence, vous voulez dire qu’il y a un choix qui nous est imposé d’avance à savoir : Accepter mourir tout de suite par la force des armes ou par un poison violent, ou alors mourir lentement par petite dose de nourritures empoisonnées, jusqu’à l’extinction de nos peuples. Est-ce que nous devons faire ce choix pour nos petits enfants ? Quelques temps après, dans une des émissions sur le « Genre », à un moment donné j’ai entendu des propos adressés à des villageoises comme « bien sûr mieux vaut toujours les miettes que rien du tout ». Une collègue du ministère des Affaires Étrangères (de son nom de jeune fille Sagnon) très proche sinon adepte de l’idéologie du « Genre », m’a carrément rétorqué que mieux vaut les miettes que rien du tout. L’on m’a rapporté les propos de la députée Fatou Diendéré qui parlant de moi, disait que tout ce que la grande soeur disait et tentait de faire comprendre dans mon approche de la démocratie était vrai. Cependant si on s’amusait à les suivre, le robinet des aides se fermera. En effet n’est-ce pas ce qui s’est passé à Beijing lorsque les femmes ont inondé Blaise Compaoré de coup de file l’obligeant (d’après les comptes rendu que nous avons reçu au Restaurant eau vive face au grand marché du côté nord) à accepter le principe du couple comme validité du mariage et à accuser le Pape et les Pays arabes de fondamentalisme parce eux, il préconisait la triade familiale (Père, mère et enfant). À un ancien collègue du MAET, j’ai lancé le proverbe moagha suivant dans une conversation : « Mieux vaut manger la nourriture qui n’a pas de palabre que celle qui en est pleine ». Réponse : « Pourvu que la nourriture vienne, les palabres ça n’a pas d’importance ».

Il y a beaucoup d’autres choses à dire, mais pour moi c’est très peu de chose, Attendons la commission Vérité, Justice, Réconciliation et ce depuis la Révolution de Sankara. C’est une étape incontournable si nous voulons survivre en tant que peuple. Commençons toujours et nous verrons que Dieu fera le reste. Nous Burkinabé nous avons déjà vécu de telle situation, avec la question du Cinéma. Il y a de cela plus de 40 ans. Deux femmes déterminées, Madame Mensah Simone Fernande et Odette Sanogo s’engageant corps et âmes et sacrifiant leurs fortunes pour la cause et, à la tête d’hommes déterminés également, ont relevé le défi. Dommage que les topographes les aient oubliées dans l’attribution des rues. Aujourd’hui, je pense, que le défi peut de nouveau être relever, même à l’échelle de l’Afrique tout entière, pourvu que nous ne nous débarrassons pas (et c’est là où le bât peut blesser) de nos repères tant religieux que coutumiers et que nous visons l’authenticité sans pourtant les confondre à un pouvoir politique quelconque. Ce qui ne veut pas dire qu’on les soustrait de la vie politique. À ce sujet, nous burkinabé, nous sommes sur la bonne voie. Je profite pour dire au chef de file de l’opposition qu’il n’est pas trop tard. S’il s’inspirait seulement de l’exemple de Bédié-Ouattara, il aura une longueur d’avance sur d’éventuels événements fâcheux qui pourraient survenir. Sinon alors à ce moment il sera trop tard. De quoi donc aura-t-il à craindre, Blaise ne reviendra de toute façon pas au pouvoir. Le dialogue consensuel et inclusif peut –être alors mené.


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