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Dialogue politique national : « Le scénario catastrophe serait que nous soyons oublieux de notre histoire », Me Hermann Yaméogo, co-président du Front républicain

25 septembre 2014, 18:27, par Laure

Haann hermann donc tu penses qu’on a oublié ce que tu disais hier là ?
"Il faut un sursaut salvateur pour sortir notre pays de l’impasse" car après 20 ans d’exercice du pouvoir, le régime est "arrivé en bout de course et en panne d’imagination". C’est la conclusion à laquelle est parvenu le bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) réuni le 9 octobre dernier. Il le fait savoir à travers cette adresse du parti à ses structures et militants...pour l’UNDD, le pouvoir est arrivé en bout de course
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Tentative de putsch : pour l’UNDD, le pouvoir est arrivé en bout de course
lundi 20 octobre 2003

"Il faut un sursaut salvateur pour sortir notre pays de l’impasse" car après 20 ans d’exercice du pouvoir, le régime est "arrivé en bout de course et en panne d’imagination". C’est la conclusion à laquelle est parvenu le bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) réuni le 9 octobre dernier. Il le fait savoir à travers cette adresse du parti à ses structures et militants.

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Notre pays demeure dangereusement dans les zones de turbulences. C’est un constat face auquel on observe deux types d’attitude. La première, qui est celle du pouvoir, consiste à refuser de voir la vérité en face, à ne pas vouloir reconnaître ses erreurs. La seconde, qui est celle de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), revient à regarder les choses en face et à reconnaître qu’il faut un sursaut salvateur pour sortir notre pays de l’impasse. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le bureau exécutif national (BEN) du parti qui, au cours de sa réunion du 9 octobre 2003, a décidé de porter son analyse à la connaissance des structures et militants de l’UNDD.

L’examen de la situation nationale et internationale a en effet conduit le BEN à stigmatiser le choix délibéré du pouvoir d’ignorer la crise et à relever l’écart sans cesse croissant entre les demandes sociales et les réponses qui leur sont apportées par le gouvernement. Il a longuement dénoncé l’abandon à leur sort de secteurs sensibles comme l’éducation, la santé et la jeunesse ainsi que l’accroissement exponentiel du fossé qui sépare la minorité de ceux qui s’enrichissent de l’exercice du pouvoir et de ceux qui s’appauvrissent.

Ce constat conforte le point de vue de notre parti que le régime de la IVe République est arrivé en bout de course et en panne d’imagination après bientôt 20 ans d’exercice du pouvoir ; il craint qu’en reconnaissant qu’il a échoué, cela ne précipite son départ.

Le bureau exécutif de l’UNDD a constamment choisi de ne pas jouer à l’autruche ; c’est pourquoi il exhorte les structures et les militants du parti à faire de même.
Si les choses vont mal au plan économique et social, la situation n’est guère plus reluisante au plan politique. La démocratie de façade laborieusement mise en place par le pouvoir craque de toutes parts et révèle son vrai visage : un pouvoir qui a réalisé un hold-up sur l’Etat et qui le dirige comme un patrimoine familial, un pouvoir qui mène une politique extérieure insécurisante pour le Burkina Faso et la sous-région.

Pour le BEN, c’est tout cela qui entraîne des atteintes de plus en plus visibles aux libertés publiques et démocratiques et qui provoque l’isolement croissant de notre pays au plan diplomatique.
La seule solution, c’est le sursaut de chacun et de tous pour restaurer le droit au droit, réhabiliter les valeurs démocratiques afin de rendre possible l’alternance à laquelle le peuple burkinabè est attaché.

Pour mener à bonne fin ce combat, il est indispensable de redonner plus de vigueur et de cohérence au train des réformes politiques et institutionnelles. Il est en particulier urgent de mener résolument le combat pour obtenir au plus tôt l’informatisation du fichier électoral, la carte d’électeur ou la carte d’identité infalsifiable, la publication des listes électorales sur internet et leur affichage dans les bureaux de vote au moins un mois avant les scrutins. Des pays supposés "moins avancés" que le nôtre en matière de démocratie nous en ont en effet récemment donné la leçon. Il est tout aussi important de se battre pour le vote des Burkinabè de l’étranger afin que notre pays cesse de se singulariser en la matière.

Une négligence coupable des autorités

Dans le même temps, le BEN exhorte les militants de l’UNDD et le peuple burkinabè à ne pas se laisser distraire par les manœuvres du pouvoir visant à hypothéquer les consultations à venir quitte, par des comportements malheureux, à nous entraîner dans une confrontation avec l’extérieur.
S’agissant particulièrement de la tentative présumée de coup d’Etat, le BEN, qui se reconnaît dans les déclarations du président du parti, stigmatise toute velléité d’accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles mais souligne en même temps que le pouvoir, pour avoir fermé les oreilles aux revendications récurrentes des militaires, comme il le fait de bien d’autres demandes catégorielles, emporte une part de responsabilité dans cette tentative, si elle était avérée. Le fait que l’opinion batte froid à cette présumée tentative de putsch est signatificatif de son incrédulité mais aussi de sa passivité vis-à-vis du pouvoir.

Le BEN de l’UNDD a vivement souhaité que cette affaire soit traitée dans le respect des lois de la République et que, particulièrement, il ne soit pas porté atteinte à la vie des détenus et aux droits de la défense. A cet égard, il a déploré la mort du sergent Moussa Kaboré qu’il considère comme due à une négligence coupable des autorités et demandé que toute la lumière soit faite sur cette mort.
En levant sa séance, le BEN de l’UNDD a recommandé que, de tout ce qui a été discuté, il en soit fait large diffusion afin que les structures et militants de base soient informés des positions du parti et armés pour les défendre.

Ouagadougou, le 12/10/2003

Président de l’UNDD
Me Hermann Yaméogo"


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