Accueil > ... > Forum 651059

Chantal Compaoré, invitée principale de l’émission « africanités » du mois de septembre de tv5 monde

21 septembre 2014, 20:55, par Mechtilde Guirma

Au numéro 6 qui me demande ce que j’insinue, je veux tout juste dire que je n’insinue rien du tout. Je veux tout simplement dire, que l’heure n’est pas encore à parler de ces choses-là. Le Burkina vit en ce moment une ébullition politique jamais égalée et il ne faut pas que cette intervention de la première dame soit comme une diversion (ou une politique pour amasser des fonds en vue des différentes élections qui profilent à l’horizon). En effet le plus puissant du monde, de surcroît d’origine africaine, a convoqué nos présidents pour leur assener un certain nombre de ses vérités. Il aurait pu aussi laisser son épouse parler dans un panel international des libertés démocratiques tel que l’orientation sexuelle, le transgenre etc. Mais il a appelé nos présidents pour leur enseigner tout cela qui demande des institutions fortes et non des hommes forts. Tout le monde a connu et lu la réponse de notre homme fort, à savoir le Président Blaise Compaoré et chacun y est allé de son commentaire. Moi mon commentaire que (le Faso.net a d’ailleurs censuré) était le suivant : « Fo badé n’dwel Compaoré, n’dik lallé n’tek pouanga, n’dik zoondo n’tek waondo ». Et j’ai donné la traduction philosophique qui voulait dire que de deux maux il faut en effet choisir le moindre. Cela veut dire quoi à votre avis ? En moré Fo badé=Tu as raison. Le n’dwel Compaoré veut dire qu’il est interpellé au nom de la sagesse même de nos ancêtres : N’dik lallé n’tek pouanga = Eux (nos ancêtres) savaient troqué leurs testicules contre une hydropisie. L’hydropie c’est le symbole de la lourde responsabilité qui repose sur les épaules des grands chefs (même du monde entier) à tel point que le moindre mouvement y compris l’acte conjugal devient un problème. Mais il l’assume pour le bonheur de son peuple. Le deuxième n’dik zoondo n’tek waondo=troquer sa cécité contre les moignons du lépreux. Là c’est encore plus parlant. Cela veut dire que mieux vaut avoir des yeux pour voir, comprendre, et même s’il lui est impossible d’agir, il peut parler, manifester, donner des conseils, l’alarme, refuser, exhorter, discerner et garder son burkindi au lieu de refuser de voir et frapper à l’aveuglette. La réponse de Blaise donc à Obama qu’est-ce que cela signifie ? Je ne voudrais pas penser pour mon président. Mais j’ai présumé que Blaise Compaoré au regard de la sagesse de ses ancêtres, en disant que les réalités de l’Amérique ne sont pas les mêmes que celles du Burkina était la réponse adéquate à l’orientation sexuelles et autres transgenre, qui relève de la culture moderne surtout américaine et que le peuple burkinabé rejette en bloc. Et que la réalité au Burkina était ce peuple qui vit de ses us et coutumes (notamment l’excision et la circoncision) comme un ciment politique qui a aidé son Président à maintenir le Burkina stable. Et qu’il y a lieu maintenir cette stabilité afin de pouvoir passer le flambeau (peu importe si en 2015 ou plus tard) au prochain président. En fait l’excision (ou la circoncision) c’est quoi. C’est plus qu’un sens morale. C’est un sens plutôt transcendant, qui fait que la femme est fière d’être femme de ce qu’elle est et égale à l’homme lui aussi circoncis et fier d’être homme. Chacun reçoit son sexe de Dieu comme une grâce et non comme une malédiction qui appelle à le changer. Depuis cette lutte contre les prétendues mutilations génitales qui a semé plus de confusion dans le mental du peuple burkinabé le panier de la ménagère n’a pas connu d’amélioration et l’homme cherche par quel moyen être à la hauteur de ses responsabilités. La situation sociale n’a pas non plus connu d’amélioration ni en morale (rappelez-vous du cri d’alarme d’une de nos hautes personnalités), comment faire pour aimer ou être aimée, ni en santé : Cancer, infertilité etc. Et voilà ébola après le Sida qui frappe à nos portes. Bien entendu après avoir frappé au Libéria comme pour punir ces femmes libériennes d’avoir osé manifester contre la politique de la lutte contre l’excision. Cette lutte avouons le a instauré un relativisme d’une opération mal faite et qu’on pourrait médicaliser, surtout quand on sait déjà que la pratique est multimillénaire et a résisté à l’épreuve du temps. Et pourtant on reproche à l’Afrique d’être surpeuplée. Les grands moyens logistiques (medias, puissance économique, armes qui circulent pour l’élimination de journalistes fouineurs pour ne pas dire d’investigation, ou des juges qui légifèrent ou la traque de vieilles femmes) violentes ne fait qu’exacerber les esprits. Madame Compaoré n’a pas encore expliqué pourquoi le grand économiste (il y a de cela près de 20 ans) l’avait jadis dénoncé de trafic d’or et que François Compaoré qui a représenté le couple présidentiel au jugement a perdu le procès et le Président Compaoré dût payé 16 millions à René Dumont. Je termine en disant encore ceci : la sagesse de nos ancêtres dit : « il n’y a pas de bon chef, il y a seulement une bonne épouse d’abord, ensuite de bons conseillers » (Na song ka yé, ya Pugkièm songo la nayirdin sôma m’bé). Est-ce à dire qu’on doit encore accabler le président Compaoré quand il dit qu’il n’est pas au courant de la déliquescence de la société burkinabé ? Ou bien est-ce une astuce qui donne de la main droite pour immédiatement retirer de la main gauche ? Et être homme fort est-ce à dire qu’après avoir ouvert les yeux, il agira selon la sagesse de nos aïeux ou selon les dictats des pays puissants ? Mais attendons-le qu’il s’exprime bientôt.

Webmaster ne me censurez pas. Le président a dit que le problème concerne tout le monde, la diaspora comme ceux du pays et qu’il écoute tout le monde. Merci d’avance.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés