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Bédouma Alain YODA, président du Groupe parlementaire du CDP « Il y a un temps pour les négociations et un temps pour les décisions »

30 août 2014, 18:41, par Le Sage

J’ai lu avec une particulière attention cette interview de Monsieur Bédouma Alain YODA qui est un homme politique extrêmement intelligent. Deux d’observations s’il vous plaît :

En préambule, il faut savoir :

 Que la journée nationale du pardon avait été inventée et sortie tout droit de son laboratoire politique et de son cerveau rare au Burkina pour être souligné. Ce qui avait d’ailleurs permis au Président Blaise COMPAORE de sortir de la "tourmente politique" d’antan car les burkinabè en avaient vraiment marre du crime politique. Ce n’est pas dans notre culture de donner la mort surtout pour le pouvoir. Par conséquent, il n’est donc pas exceptionnel que le "Docteur" YODA revienne à la charge, compte tenu de la problématique actuelle posée par l’article 37 de la Constitution.

 Docteur "YODA", avec toute l’admiration et le respect que j’ai pour vous, si le SENAT avait été une disposition consensuelle, il faut préciser par honnêteté intellectuelle que la révision de l’article 37 avait été rejetée par une partie des participants au CCRP et le principe était que tous points qui n’auraient pas fait l’objet d’un consensus seraient purement et simplement abandonnés. A ce stade, une question s’impose : D’où vient donc l’idée d’organisation d’un tel Référendum ? C’est une inexactitude factuelle et événementielle qu’il convenait de souligner.

1ère observation : L’organisation d’un référendum est prévue par les dispositions de l’article 37 et de l’article 49 de la Constitution. Dès lors, il n’y avait aucun grand écart à faire pour affirmer que le Président Blaise COMPAORE peut, légalement, convoquer le corps électoral à un Référendum.

Cependant, compte tenu de ce que le Président Blaise COMPAORE est lui-même au pouvoir depuis 28 ans, est-ce vraiment opportun politiquement d’organiser un tel référendum légal, mais illégitime pour l’opposition politique et tous ceux qui s’y opposent ?

2ème observation : Personne n’est aujourd’hui capable de prédire si oui ou non, l’organisation du Référendum sera de nature à affecter l’ordre public politique du Burkina Faso. Pour la majorité présidentielle, le départ du Président Blaise COMPAORE serait de nature à créer un chaos politique tandis que pour une grande partie de la société civile, de l’opposition politique, et de la communauté internationale l’organisation d’un Référendum risque également de créer un chaos politique.
C’est cette problématique qu’il convient de résoudre par le dialogue et non pas par des décisions abruptes, personnelles, égoïstes et sans débat politique avec les partis politiques de l’opposition surtout que le MPP a créé la fissure au CDP. Le CDP, quoi qu’on dise, n’est plus la grande machine politique "broyeuse" d’antan. Vous verrez...
Donc, SEUL le dialogue entre les fils et les filles du Burkina autour de cette question fondamentale du Référendum éviterait au Burkina des lendemains "obscurs".

En conclusion, personne ne doit douter qu’un simple demi-millier de manifestants en délire peut prendre d’assaut le palais présidentiel sans qu’aucun coup de feu ne soit tiré par les militaires de la sécurité présidentielle. Ce n’est pas un vain scénario inventé parce qu’on l’a déjà vu le 3 janvier 1966 dans notre pays, et, tout récemment en Tunisie, en Ukraine etc etc...C’est cela qu’il faut éviter par l’instauration d’un dialogue inclusif sur la question pour sauver le bilan positif du Président Blaise COMPAORE et non pas essayer de passer en force comme un forcené. C’est exactement ce que prônent certains partis politiques comme l’ADF/RDA. Du dialogue politique nécessaire peut jaillir souvent la lumière qui va éclairer les uns et les autres sur les décisions à prendre au lieu de créer une situation politique chaotique où des "naufragés politiques" chercheront à se cramponner à des "serpents" venimeux. Le Sage.