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Le Plateau du week-end… : Faut-il reconnaître le mariage religieux au même titre que le mariage civil ?

27 juillet 2014, 19:57, par Sylvanus

Je vous suis tout à fait, cher répondant. Je constate que vs devez avoir une veine juridique poussée, contrairement à moi. Je pense tout de même, sans vouloir polémiquer, que vs et moi avons une manière différente d’aborder le sujet, et donc d’aboutir à des conclusions visiblement opposées. Loin de moi l’idée de vouloir dénigrer les raisons qui ont prévalu à la légalisation du mariage, ni remettre en cause la sacro-sainte laïcité de l’État. En fait, et pour me résumer, je voudrais d’une part qu’on règle le problème qui fait "fuir" les mairies en simplifiant la procédure légale, et en l’associant étroitement à l’office religieux pour ceux qui le désirent ; d’autre part, le fait pour l’État d’inclure la pratique religieuse dans ses textes consacre sa reconnaissance officielle de ces pratiques, en même temps qu’il signifie aux religieux que leurs adeptes sont avant tout des citoyens qui ont un minimum de droits et devoirs communs. Je ne vois même pas en quoi le principe de la laïcité est remise en question ici. Je n’ai que des notions de droit, mais je sais vaguement que le principe de la hiérarchie des normes permet, pour des juristes avertis, de mener le débat sans inquiété votre laïcité. Ainsi, les textes religieux formalisés seront des sortes de textes spécifiques applicables à l’individu qui a fait son choix délibérément. Il y a bien des textes qui s’appliquent aux militaires, d’autres aux médecins, d’autres encore aux magistrats, mais qui ne s’appliquent nullement à tous ceux qui ne font pas partie de ces catégories ! Et tous ces textes spécifiques sont dans la hiérarchie des normes, obligés de se conformer aux textes qui leurs sont supérieurs sous peine de nullité. Bref, le cadre sied peu à ce genre de débat, mais je pense que c’est une question d’actualité qui mérite d’être prise en compte dans des cadres beaucoup plus formels et appropriés. En attendant, il serait bien de s’inspirer de ce que fait l’Église catholique qui, de plus en plus, met tout en œuvre pour s’assurer de la sincérité et du libre arbitre de ceux qui désirent se marier, mais sans occulter la place de la famille et de la société dans la vie du couple. En l’état actuel, il n’y a pratiquement rien qui oppose l’Église catholique au code des personnes et de la famille (en ce qui concerne en tout cas la célébration du mariage). Si donc les autres parvenaient aussi au même niveau d’organisation, pourquoi la loi et la religion ne reconnaîtraient pas le même document signé en un seul et même lieu, avec une procédure administrative très simplifiée ? Laissons le débat se poursuivre et grandir jusqu’à parvenir au lieu souhaité, au lieu de prôner le statuquo au nom d’une quelconque laïcité qui n’est pas le problème ni l’objectif ici.


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