Ludovic Ouhonyiouè Kibora, anthropologue à l’INSS et vice-président de l’APAD : « Les chercheurs cherchent et trouvent mais ne savent pas par quelles voies vulgariser leurs résultats »

 Mr LUDOVIC, en effet, c’est là où le bât blesse dans ce Faso parce les dirigeants ne prennent rien au sérieux aujourd’hui ! Sinon, les résultats de recherche devraient normalement parvenir dans le milieu des usagers ou développeurs par la liaison recherche-développement. Par exemple, dans le temps en Agriculture, les chercheurs envoyaient les résultats de recherche sur le terrain. Ces résultats sont testés dans des PAPEM (Parcelle de Pré-expérimentation Locale) et sont suivis par les chercheurs, les paysans et les agents d’Agriculture. Si les résultats sont concluants, on les achemine vers des paysans-testeurs qui les pratiquent en milieu réel. Et si là tout est OK, on vulgarise ces résultats dans le monde paysan. Et en même temps, les agents d’Agriculture suivent et notent les problèmes des paysans, et les font remonter aux chercheurs qui complètent leurs recherchent ou même engagent des thèmes nouveaux de recherche. Voilà comme la chaîne Recherche/Développement devrait marcher. Mais ici, on dit qu’il n’y a pas d’argent alors que plein d’argent est détourné chaque jour dans ce pays. En plus nos industriels ne s’intéressent pas à la recherche, sinon ils devraient financer la recherche pour leurs besoins. Mais ils sont tous analphabètes. Donc, la recherche ne les dit rien !

Par Kôrô Yamyélé