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Fonction publique : les concours directs se dérouleront du 1er au 11 août 2014

24 juillet 2014, 10:36, par Léon BIGA

Alain, mon cher dogo,
Je fais partie de ceux qui t’ont motivé et encadré alors que tu venais de t’engager dans les CDR des lycées et collèges. Je t’ai perdu de vue, comme tant d’autres après...la rectification. Et je te retrouve, tout-à-coup, soudain, brusquement, propulsé ministre, métamorphosé dans tes propos dont, je suis sûr, ne sont que circonstanciels. Si, aujourd’hui, je réagis, c’est simplement pour te conseiller. Sincèrement. Comment peux-tu tenir un tel langage ? Tu sais que c’est archi-faux ce que tu dis et même certains de tes collègues en rient sous cap. Je viens d’ailleurs de rétorquer à l’un d’eux qui, à ma question de savoir pourquoi ils ne te conseillent pas en tant que doyen, m’a répondu à peu près ceci : "il est aussi ministre ; il a en charge la communication ; si les patrons [Président, 1er Ministre autres extra-super-ministres] sont satisfaits de ce qu’il dit qu’est-ce que tu veux que nous lui disions ?". L’intéressé se reconnaitra en me lisant (même s’il n’avoue pas) mais, comme d’habitude, n’ayant pas du tout ma langue dans ma poche, je lui ai dit que vous étiez tous hypocrites, surtout pour des intellectuels et jeunes de surcroît. Ainsi, chacun veut juste profiter des privilèges et avantages du moment sans se préoccuper de l’intérêt général ni même de l’intérêt de celui qui l’a fait roitelet. C’est dommage. Vraiment dommage. Et c’est ce qui m’a poussé aujourd’hui à sortir de ma réserve et à écrire ce message dont j’aurais bien préféré m’en passer.
Je profite de l’occasion pour faire passer ce message inspiré par de récents échanges que j’ai eus avec un diplomate étranger qui a dit exactement ceci : "Blaise ne veut pas s’attacher au pouvoir. Il est très famille et a peur de ce qui peut se passer après lui, pour sa famille. Tout observateur avisé de la scène politique burkinabè sait que toute la colère montante est cristallisée autour de son frère et de sa belle-mère. Jamais il ne partira s’il n’a pas la garantie que ces gens-là seront tranquilles après lui. Alors le meilleur conseil que, moi, je donnera à François, c’est que, s’il aime vraiment son frère et ne veut pas entrainer sa perte après tout ce qu’il a fait, il n’a qu’à, publiquement, annoncer que lui il quitte la scène politique et que sa belle-mère, qui est hyper-riche, en fasse autant au niveau des affaires. Je suis sûr que, dans ces circonstances, peu de burkinabè voteront vraiment le départ de ce type qui, au-delà de ce qu’on peut lui reprocher, constitue encore un élément de stabilité pour ce pays et la sous-région". J’ai eu des larmes aux yeux ce jour-là, de voir à quel point un étranger connaissait à ce point ce qui se passe ici, au Burkina, et avait tant de courage à le dire. Ces propos, il me les a tenus dans la maison-même d’un autre (disons) môgo très puissant (ceux qui sursauteront en pensant que je fréquente..."ce milieu", je leur dirai, si ça peut les soulager, que je ne fréquente pas les hommes pour ce qu’ils font ou sont devenus, mais pour ce qu’ils ont toujours été pour moi, jusqu’à ce qu’eux me renient car je reste fidèle à mes amitiés). Si donc, Edouard, tu estime que les américains que même Blaise courtise ne connait que leur maison, sois sûr que personne du pouvoir ne te défendra...s’ils ne se sont pas déjà tous excusés de tels propos prétentieux et arrogants auprès du Représentant de l’oncle Sam.

Conclusions à tirer :

1) Ne soyez pas plus royaliste que le roi lui-même : on est jamais dans son rôle si on n’est pas vraiment pas à mourir pour les idées qu’on défend (comme disait BRASSENS : "j’en connais qui ont fait la tombe buissonnière" quand il a s’agit de...mourir pour les idées qui avaient cours la veille).

2) Apprenez ce que c’est que LE DEVOIR D’INGRATITUDE et, non seulement vous serez sauvé, mais aussi, vous rendrez un immense service à celui envers qui vous vous sentez redevable car, en lui disant la vérité, vous contribuez aussi à le sauver.

Sans raison de rancune, donc sans rancune aucune. Juste un moment de faiblesse qui pourrait aussi me nuire (n’est-ce pas que beaucoup n’aime pas ceux qui crachent la vérité ?) : celle de ne pas regarder des gens que j’estime voguer à leur perte sans jamais rien tenter. Mais, comme dirait mon cousin ZONGO : "ON TANT PIS !"


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