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Assimi Kouanda (CDP) : « La consultation du peuple ne pourra être obstruée »

26 avril 2014, 19:43, par La Dignité

Dans un Etat démocratique, il faut toujours féliciter le parti qui organise un rassemblement. Je félicite donc le CDP pour avoir organisé ce conseil du 26 avril 2014.
Cependant, les discours bellicistes qui y sont tenus sont regrettables et pour cause :

- Si le système avait été façonné par MM Salif DIALLO, Marc Christian KABORE et Simon COMPAORE est mauvais, c’est que le CDP, à l’intérieur duquel ce système a été conçu est également mauvais. C’est une simple question de logique, de bons sens politique. C’est pourquoi l’adage populaire veut qu’on tourne sept fois la langue dans la bouche avant de parler, de peur que les mots ne se retournent contre vous.

- Les burkinabè épris de paix, de justice et de liberté ont observé jusque là, religieusement, la manière dont les "postes" ont été distribués par le CDP à l’intérieur du CDP. Il n’est donc pas surprenant que M. Assimi KOUANDA qui est également à l’intérieur de ce même système "rebaptise", sans aucune pudeur, le MPP en "mouvement des postes perdus".

- Si la carpe sort de l’eau et annonce pompeusement que le caïman a les yeux gluants, qui peut la contrarier s’il n’est, lui-même, un animal aquatique. Chaque burkinabè appréciera le procédé...

- Quelle GRAVE ERREUR d’appréciation ? Question : que réserve à travers ces mots discourtois les hommes politiques burkinabè aux générations futures de burkinabè par un discours d’injures politiques inélégants ? C’est à faire froid dans le dos !Pas abusif de répéter ce que l’homme de Tampèlga a lui même repris que "le politicien se préoccupe de la future élection alors que l’homme politique se soucie des générations futures".

- A ce titre, la société civile devrait, dans ces conditions d’extrême imprudence de certains hommes politiques prendre ses responsabilités ici et maintenant en face d’une classe politique qui ne se montre guère à la hauteur des enjeux de la défense de notre jeune démocratie. Que devraient avoir appris les jeunes militants CDP qui étaient présents à ce rassemblement ? La haine et le dénigrement des partis politiques qui ne partagent plus ou pas les opinions du CDP ? Est-ce la pensée unique ?

- Ensuite, "s’entêter" à vouloir organiser, mordicus, un référendum contre l’esprit et la lettre de cette même Constitution [laquelle CONSTITUTION limite, en son article 37, le mandat présidentiel à DEUX et les textes internationaux (article 23 alinéa 5 de la Charte Africaine et 1 C du Traité de la CEDEAO)] est une mauvaise lecture de la conjoncture politique actuelle qui risque inutilement de créer une entorse à la démocratie naissante dans notre pays. Le Président Blaise COMPAORE, après quand même 28 ans de gestion du pouvoir d’Etat mérite mieux que d’aller à un Référendum hasardeux qui risquerait, en cas de triomphe du "NON" de le fragiliser bêtement alors que la majorité des Burkinabè voudraient le voir aujourd’hui comme le Père de la Nation si celui-ci renonce à ce plan risqué d’un référendum inopportun, tant controversé, même à l’intérieur du CDP. Au moindre coup de clairon, nombreux sont ceux-là qui vont changer de veste et le Président Blaise COMPAORE en est parfaitement conscient. Je voudrais, en ces instants précis m’imposer comme son meilleur conseiller. Hélas ! peine perdue, l’aveuglement et l’entêtement sont encore vifs dans certains esprits mal éclairés sur les suites dommageables d’un référendum populaire. Avant de scander le recours au référendum, je leur demande de bien lire l’article 49 de la Constitution pour comprendre les raisons de l’illégalité d’un tel recours au référendum, tant souhaité par certains membres du CDP.

- Et pourtant, la solution est simple. On n’a pas besoin de sortir de "Sciences po paris" de l’ENA ou encore de "Williams PONTY" pour se rendre compte que nous allons négocier une meilleure transition démocratique par le renoncement officiel du Président Blaise COMPAORE à briguer un troisième mandat consécutif. Dans les démocraties occidentales, il ne viendrait même pas à l’idée d’un Barak OBAMA ou d’un François Hollande de vouloir briguer un troisième mandat à la fin d’un mandat limité à DEUX.
C’est donc l’occasion, pour le Président Blaise COMPAORE de montrer aux yeux du monde entier qu’ici, au Burkina Faso, nous aussi, démocrates et patriotes burkinabè, nous avons pris le train de l’alternance et de la démocratie. Il sera très tard si une autre solution est choisie et les "survivants" raconteront la suite... L’avantage c’est d’avoir prévenu pour éviter d’avoir panser, sans conscience, ultérieurement, les béantes plaies.


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