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SANKARA : Que reste-t-il 26 ans après ?

18 octobre 2013, 13:30, par Lepeul

Nous étions tous animés, Thomas SANKARA et moi, de la ferme détermination de conduire notre vaillant peuple vers un avenir radieux. En tant que révolutionnaire, j’ai assumé mon devoir et exercé une tâche. L’accélération de l’histoire fait souvent défiler les évènements à une allure telle que la maîtrise par l’homme des faits devient impossible, rendant celui-ci artisan de situations non désirées.

En compagnon d’armes et ami, je signalais à Thomas SANKARA de ne pas oublier notre préoccupation ; qui était l’avancée de la révolution dans le respect des principes. J’estime, qu’il demeurait le chef de l’exécutif, mais il lui appartenait de respecter un minimum de règles pour que nous accomplissions les nobles objectifs de la Révolution démocratique et populaire. En tant que patriotes militants, notre mission était de l’éclairer par la critique. Ce fut fait.

Face à l’obstination et en l’absence de toute évolution, nous avions tenté d’autres approches. Mais aussi sans succès.

C’est pour nous un rétrospectif douloureux, car nous avons usé personnellement de toute notre amitié, de toute notre disponibilité, de tous les arguments auprès de celui dont nous déplorons tous aujourd’hui la disparition.

Blaise Compaoré

J’ai des regrets d’avoir perdu un ami (Thomas SANKARA), bien sur. Et un regret aussi quand à un moment de sa vie, il a pensé à nous liquider. Dommage. Ça me fait mal.

Blaise Compaoré

Vous savez, c’est dans les difficultés qu’on grandit. Nous étions très sincères entre nous, mais la politique est venue pourrir nos relations.

Le capitaine Boukari Kaboré, dit « Le Lion du Boulkiemdé »
Chacun serait responsable de ses actes.Fervent croyant, j’avais dit que chacun serait responsable de ses actes devant le Tout-Puissant. Même si on savait par avance que quelque chose allait se passer, et même si on était sûr qu’il y aurait assassinat, je ne crois pas que les choses auraient pu se passer autrement. Parce que Thomas même avait dit qu’on devrait se laisser tuer pour que demain des gens parlent de ce que nous avions fait. Je lui avais répondu : "non ! moi, je ne veux pas mourir ! Toi tu es président ; si veux mourir, je ne suis pas tenu de t’accompagner !" Nous avons souvent eu de telles discussions.

Le capitaine Boukari Kaboré, dit « Le Lion du Boulkiemdé »


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