Soutien au Hadj 2013 : Un précédent inquiétant !

Tout musulman peut se rendre à la Mecque avec la contribution d’une tiers personne, (notamment des proches parents, un ami, etc.) ou d’une institution. Cependant, la contribution doit être faite avec le libre consentement de la personne ou de l’institution concernée. Une autre condition de taille est que la contribution doit provenir de ressources licites (celui qui va à la Mecque avec de l’argent volé ne récoltera aucun bénéfice du pèlerinage).
Pour le cas présent, un pèlerin qui se rend à la Mecque avec la contribution financière de l’Etat ne récoltera les bénéfices que si tous les contribuables burkinabès sont consentants. Tous les burkinabès n’étant pas consentants, cette contribution de l’Etat n’est pas la bienvenue. Car cela est similaire au cas où un individu utilise des cotisations faites par des membres d’une association pour envoyer des gens à la Mecque sans le consentement de ceux qui ont cotisé.
Aussi, les ressources publiques sont collectées en vue d’améliorer les conditions de vie des contribuables. Au Burkina, la moitié environ des contribuables sont pauvres et sont dans l’incapacité de se soigner ou de se nourrir convenablement. Il est inopportun dans ce contexte (conformément aux prescriptions de l’Islam) que l’Etat contribue directement au pèlerinage à la Mecque. Car cela est similaire au cas où un chef de famille fait partir une de ses connaissances à la Mecque pendant que sa propre famille est affamée. Les prescriptions Islamiques disent clairement qu’un tel pèlerinage est sans effet (spirituellement parlant).
Allah dit d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam lorsqu’on a les moyens. Alors, Chers parents, Chers burkinabès, vous qui voulez accomplir ce pilier cette année, vos moyens, c’est votre poche, la poche de vos honnêtes connaissances, etc., et non les caisses de l’Etat qui contiennent aussi les maigres ressources de pauvres contribuables qui continuent à rêver du jour où ils pourront manger à leur faim et se rendre à moins de 10 kilomètres de leur village pour se soigner.
Une dernière chose. Monsieur "l’Etat", évite de surestimer le coût du pèlerinage et revenir ensuite jouer au pompier afin de t’attirer quelques sympathisants en ses temps incertains pour la survie des Institutions.