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Magistrats burkinabè : La démission du ministre de la justice est-elle la solution ?

28 juin 2013, 09:17, par Le Sage.

Monsieur Juvénal SOME, je brûle de joie de faire votre connaissance et je pense que cela arrivera un jour. Permettez-moi simplement de compléter votre article par un simple avis. La faute commise par le Garde des Sceaux est, justement d’autant plus grave qu’il est, lui-même magistrat de carrière. Il ne pouvait donc pas, légitimement, occulter le principe de la séparation des pouvoirs tel que dicté par l’esprit des loi de Montesquieu.
Par ailleurs, le Président du Faso et le Chef du gouvernement ne peuvent garder un Garde des Sceaux à la tête du Département de la justice qui est en rupture avec certains magistrats sur un principe aussi essentiel. Les magistrats sont les plus solidaires au monde. Si vous vous attaquez à l’un deux, même si celui-ci est minoritaire, vous aurez les autres magistrats contre vous.
Quant à Salif KABORE, il n’a strictement commis aucune faute en attirant le Garde des Sceaux sur une décision judiciaire qui a éludé les droits d’exportation sur 23 kgs d’Or. C’était même son devoir de le faire et ne pas l’avoir fait l’aurait accablé.
Pour le garde des sceaux, compte tenu du rôle qu’il a joué dans le dossier Norbert ZONGO, il est à craindre que les patriotes honnêtes puissent penser que sa nomination à la tête de ce département n’est que la conséquence d’une récompense après sa nomination comme ambassadeur au Nigéria. Certes Monsieur François COMPAORE s’en défend dans le Fasozine n° 42 de novembre et décembre 2012 d’interférer dans les nominations de ministres, mais reconnaît expressément qu’il lui arrive de donner son avis. Tout ceci mis bout à bout, pourrait entraîner la colère des magistrats burkinabè. L’attention doit être constamment de mise au niveau de nos hautes autorités politiques tant dans les nominations que dans les écrits car, la moindre étincelle pourrait mettre le pays en feu. Il convient donc de privilégier le dialogue. A cet effet, je pense qu’il faut nommer un avocat de terroir de Ouaga ou Bobo comme nouveau garde des sceaux qui viendra défendre les intérêts des magistrats. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, certains magistrats n’ont pas de téléphones, d’ordinateurs ou de télécopieurs dans leurs bureaux. D’autres rédigent les jugements avec leurs ordinateurs portables personnels et utilisent leur téléphones portables personnels pour passers des communications du service public. Face à une telle catastrophe administrative de la justice, il faut organiser les états généraux du corps judiciaire pour se rendre compte de l’état de "sinistralité" de notre magistrature. Le Président du Faso sera surpris des réalités vécues par ces braves magistrats qui font le maximum avec les moyens minables de bord mis à leur disposition. Et là, je ne parle que de la situation à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso à l’exception des autres juridictions de province. Les magistrats sont à plaindre dans notre pays et nul n’a le droit de leur jeter l’oprobre en commençant par leur numéro 1 surtout lorqu’il s’agit d’un arrêt de la Cour suprême.


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