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Le silence complice des femmes burkinabè

18 avril 2013, 14:16

Merci à M. VOKOUMA pour son article qui donne à réfléchir. Je me pose simplement la question de savoir comment on peut faire le bonheur de quelqu’un à sa place. En outre, il y a des femmes qui confondent tout et énervent tout le monde : la lutte pour l’émancipation des femmes, si elle devient une lutte contre les hommes, elle est vouée d’avance à l’échec et ne sera animée que par des femmes indépendantes, sans foyer et qui ne risquent rien, comme on en voit souvent sur certains plateaux TV. Comment alors espérer l’adhésion de toutes ces femmes qui craignent légitimement pour la survie de leur foyer ? Il faut aussi reconnaître humblement que les femmes ne sont "soudées" que pour des futilités telles que les "djanjobas" du 8 mars : quand est-ce qu’elles vont s’imposer une réflexion féconde sur leurs conditions de vie dans ce pays lors des célébrations du 8 mars, plutôt qu’une récréation collective nationale avec une certaine dame et leur ministre de tutelle pour se pavaner au-devant de toutes ? La célébration du 8 aurait pu habituellement être présidée par le PF avec à ses côtés la 1ère dame, cela dénoterait d’une réelle volonté politique à soutenir la cause des femmes. Sinon, quelle décision politique sérieuse peut prendre la 1ère dame dont ce n’est pas le rôle ? Ce n’est pas son occupation abusive de l’espace médiatique qui changera quelque chose à la situation de la femme burkinabè. En Argentine, le couple KIRCHNER a démontré qu’une vraie pemière dame peut être une politique sérieuse dans l’ombre ou à la suite de son mari : ici...? (Je ne suis pas pour autant partisan d’une gestion familiale du pouvoir d’Etat !) Quand on connaît le poids de l’électorat féminin dans ce pays, comment se fait-il que les femmes n’arrivent pas à s’imposer ? Manque d’unité, manque de soutien mutuel, jalousie (vilain vice à prépondérance féminine)... ça vous dit quelque chose ? C’est vrai qu’elles ne sont pas toujours bien positionnées sur les listes, mais ne peuvent-elles pas imposer aux partis un positionnement conséquent en brandissant la menace de boycotter les meetings politiques et les scrutins électoraux ? Tous les partis "sérieux" ont des responsables chargées de la mobilisation féminine ; leur rôle c’est quoi, sinon de rassembler le "bétail électoral féminin" ? Si les femmes croient en leur propre lutte, alors elles auront du soutien même de la part des hommes ; si elles veulent s’amuser ou se complaire de leur situation, la loi sur le quota genre ne leur sera d’aucun secours pour participer à la gestion de la chose publique. Croire en ce qu’on fait et savoir que la situation qui ne relève pas d’une fatalité peut bien changer, voilà le secret des succès de vos luttes, mesdames. Sans rancune. Bon courage à nos mères, à nos soeurs et filles.


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