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Djibrill Bassolé confirme la démission de l’ambassadeur Joseph Paré

18 septembre 2012, 14:21, par Marcellin

Monsieur le riche, moi je me rends compte que mes frères et mes neveux sont au village éprouvant un grand mal à payer une ardoise et un cahier double-ligne pour suivre les cours. Je me rends compte que les enseignants qui y sont affectés ont du mal à se loger et que chaque année il faut qu’un fils du village qui a pu construire en dur accepte en héberger un afin qu’ils ne dorment pas dehors. Je me rends compte que mon petit-frère, intégré depuis un an dans le corps enseignant n’a pas encore vu sa situation salariale régularisée.

Je me rends aussi compte que le seul lycée départemental de ma commune n’arrive pas à accorder la chance aux milliers d’élèves qui réussissent les épreuves du CEPE et dont les parents n’ont pas les moyens pour les envoyer étudier dans d’autres villes. Je me rends aussi compte de ce que le directeur du lycée ainsi que les professeurs, démunis de tout équipement académique sont obligés de solliciter les fils et filles de la région pour avoir du papier en vue de préparer leurs cours, que les élèves ne peuvent pas accéder à des anales, des livres ou autres outils d’apprentissage parce que tout simplement inaccessible.

Comment veux-tu dans ces conditions que je puisse penser aux enfants de Paré qui ont certainement des bourses et autres aides multiformes pour étudier dans les meilleures universités parisiennes ?

Définitivement, je crois que nous ne partageons rien en commun même si nous sommes prétendument compatriotes. L’équation de survie et les questions existentielles ne se posent pas à nous sous le même angle. Nous ne sommes pas des frères d’un même pays. Nous n’avons rien en commun tant nos soucis sont différents. Comment veux-tu que je sois triste parce que tu n’as pas pu arriver sur la Lune, mais que tu es juste resté sur Mars alors que moi-même que je suis estropié ?!

Montrons un peu plus de pudeur, de dignité et de solidarité dans notre quête du bien-être si nous voulons que le mot compatriote ait un sens. Sinon, évite de faire appel à ma sensibilité dans tes commentaires si toi-même reste insensible à ma souffrance.
Bon vent à toi...


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