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Nord Mali : « le chien aboie, la caravane passe »

24 août 2012, 11:20, par Eric de Kouria

Je suis un peu de votre avis, mais les responsabilités se partagent. Je ne pense pas que le principal problème soit l´armée malienne… ni le peuple malien. Vous semblez bien oublier que l´une des raisons du putsch était justement le problème de la passivité des politiques sur la situation au nord du Mali. La CEDEAO dans son rejet du putsch a envenimé les choses. Maintenant il s´agit bel et bien de la crédibilité de la CEDEAO. Je m´explique : c´est qu´au départ c´est le désarroi, et l´inactivité des politiques qui ont poussé les militaires à prendre leur responsabilité. Ensuite la CEDEAO a refusé de voir la réalité en face et au lieu d´accepter le fait accompli du putsch, elle a essayé d´organiser un contre coup, lequel a aussi malheureusement pour elle échoué. Ensuite elle s´est d´abord attaqué à la junte, oubliant que les Maliens dans leur majorité ont soutenu cette même junte. Le diktat que la CEDEAO a voulu imposer au Mali a été un des problèmes. En quoi Blaise Compaoré est plus démocrate que les militaires maliens !? En quoi le président Ouattara est plus démocrate que les militaires maliens !? Voyez-vous là se situe bien le problème. La CEDEAO s´est compromise dès le départ, elle a plutôt mis l´accent sur le rejet de la junte que le combat à mener face aux islamistes du nord. Matin, midi et soir les débats étaient plus concentrés sur la personne du capitaine Haya Sanogo, que des vrais problèmes du Mali ! Imaginez que dans un premier temps, la CEDAO a envisagé l´envoi de 3.000 soldats pour dit-on protéger la transition. Soyons réalistes. Elle aurait dit tout simplement que ces 3.000 soldats seraient un soutien à l´armée malienne dans la coordination des opérations de reconquête du nord, cela n´aurait irrité personne. Le capitaine Sanogo est pour nous un patriote, ce qui n´est pas le cas d´un Blaise Compaoré ou d´un Alassane Ouattara, lesquels prennent les ordres á Paris, New York ou Washington. Le capitaine Sanogo n´est pas non plus un despote. Il n´est pas non plus un criminel ! Soyons sérieux et arrêtons de tirer sur un individu qui n´a fait que prendre ses responsabilités face à une situation que nous même ignorions. Si le président ATT avait été ferme avec les islamistes, on ne serait pas arrivé à cette situation. Connaître et aider le peuple malien, c´est d´abord lui laisser le choix d´accepter ce que nous leur proposons. Ce qui se passe au Mali aura des répercutions sur les autres pays de la sous-région, ce ne pour autant que la CEDEAO doit jouer le gendarme de l´Afrique de l´Ouest. Il y a tellement de domaines dans lesquels la CEDEAO a montré qu´elle était ni plus ni moins qu´un syndicat de chefs d´état défendant exclusivement les intérêts de ces derniers. Les peuples africains n´ont jamais été le souci de nos chefs d´état. La preuve ils ont du mal á mener cette politique de libre circulation de biens et de personnes…préférant plutôt se mettre à vociférer et à crier de toutes leurs forces lorsqu´un coup d´état, même souhaitable se produit, oubliant parfois qu’eux-mêmes sont de véritables putschistes. L´Afrique a besoin d´une nouvelle génération de dirigeants. Des Kwame Nkrumah, des Tomas Sankara, des Patrice Lumumba et des Modibo Kéita. Pas les bouffons qui nous gouvernent et entretiennent leurs maîtresses aux frais des contribuables africains ! Vivement les putschs salutaires. Eric de Kouria


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