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Destruction de biens privés et marches illégales : Nabaloum et les autres séjournent désormais en prison

11 juillet 2012, 17:37

Bonjour à tous
Cette affaire est bien plus lourde de sens et de conséquences qu’il n’y paraît et nombre d’intervenants ne s’y sont pas trompés. La question centrale est bien celle de la justice et son corollaire, la cohésion nationale. Le droit a certes été dit (sous réserve des suites liées à un éventuel appel), mais la justice pleine et entière n’y est pas. Les motivations des prévénus ne manquent pas de légitimité et leurs attentes doivent trouver une réponse satisfaisante. C’est à cette condition que l’on pourra parler de justice. De même, les attributaires des parcelles doivent pouvoir jouir sans entrave de leurs biens, sous réserve de la régularité d’acquisition desdits biens. Si celle-ci s’est faite dans des conditions obscures comme parfois, la justice consisterait à leur demander des comptes.
Mais plus fondamentalement se pose ici la question non moins centrale de l’égalité de traitement des citoyens par l’Etat. Si les "Autorités Compétentes" n’y prennent garde, il risque de ’insinuer dans les esprits le funeste sentiment que la loi n’est pas la même selon les régions ou les communautés d’appartenance.
1) les régions d’abord : des "jacqueries" de ce type ont eu lieu un peu partout dans le pays. Recencez, amis internautes,les localités dans lesquelles l’Etat a fait preuve de fermeté et celles dans lesquelles le même Etat a été "magnanime". Considérez ensuite la composition sociologique desdites localités et faites votre analyse.

2)Les communautés d’appartenance ensuite :
-Il y’a quelques mois tout un village Peul a été déguerpi des environs de Mogtedo, alors que les intéressés y vivaient depuis des décennies (70 ans pour certains ?). Ils n’ont toujours pas réintégré leur village ; on attend la réaction des services de l’Etat alors que l’hivernage est bien installé.
- Il y’a quelques jours, c’est encore une communauté Peul qui a été déguerpie des environs de Kaya avec menace de mort contre elle en présence, semble-t-il, du procureur soi-même, excusez du peu ! Qu’adviendra-t-il de ces familles alors que, là aussi, l’hivernage est installé et qu’il y’a des bouches à nourrir avec du tô et pas seulement avec du lait, aussi complet soit cet aliment ? On est en droit d’attendre de l’Etat qu’il veille avec diligence à ce que ces citoyens burkinabe ne soient pas expulsés de chez eux, de leur pays. Sinon, les grandes envolées dégoulinantes de compassion sur l’accueil (au demeurant noble et légitime car conforme au devoir) des réfugiés et autres trémolos subséquents prêteraient à...pleurer de rage contre ce qui apparaîtrait pour ce qu’elle est : une hypocrisie d’Etat.
Chers amis internautes, certaines mesures invitent à la réflexion profonde sur les enjeux qui dépassent les individus ponctuellement concernés. C’est rien moins que notre vivre ensemble et les conditions d’édification de la nation qui sont parfois impliqués. Ns sommes donc tous concernés et, chaque fois que chacun de nous ferme les yeux sur des drames collectifs qui touchent une partie (géographique ou sociologique) du pays, il/elle se rend coupable et comptable des suites . jamais plus qu’en ce moment, le dévoir de justice n’a été impérieux. La vraie justice, la même pour tous soit qu’elle protège, soit qu’elle chatie.


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