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Crise à l’INSSA Bobo : Le Conseil scientifique a tranché

25 octobre 2011, 22:53

Bonjour mes chers internautes.
Je voudrais apporter ma contribution au debat. En effet, je suis médecin, formé à la faculté de médecine de ouagadougou, à l’époque FSS (Faculté des sciences de la santé), promotion 1993. En fait, la formation de médecin beaucoup d’abnégation et de sacrifice de la part des étudiants et du corps enseignant. Les enseignants, du fait qu’ils sont hospitalo-universitaire cumule en réalité plusieurs fonctions (enseignants, praticiens hospitaliers et chercheur).
Pour la fonction d’enseignant, il est dans l’obligation de donner le savoir aux étudiants à la lumière des données récentes de la science, ce qui suppose, (une documentation riche, mais le hic est que nos universités n’offrent pas cette documentation)et des heures de préparation des cours, souvent tard dans la nuit.
Pour la fonction de praticiens hospitaliers, il est également dans l’obligation de fournir ces services de soins aux malades et aussi d’encadrer les étudiants sur le terrain de stage.
Pour la recherche, il est aussi dans l’obligation de faire des publications, permettant aux décideurs de prendre des mesures efficaces en matières de santé.
Donc, il faut comprendre, que ces tâches ne sont pas aisées. Imaginer un médecin, finir ses consultations ou ses intervention au bloc vers 14h, donner des cours jusqu’à 21h et préparer les prochains cours jusqu’à 3h ou 4h du matin et être le lendemain à l’hôpital ou à l’université à partir de 7h.
De ce fait, pour un meilleur suivi, il a été institué une évaluation tant théorique à la fac que pratique à l’hôpital.
Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’un étudiant en médecine en fin de cycle, ne peut pas prétendre soutenir sa thèse de doctorat et présenter son serment, sans passer par une évaluation de l’ensemble de ces connaissances pratiques, c’est ce que qu’on appelle "EPREUVES CLINIQUES DE MALADE". Ces épreuves se passent à l’hôpital devant un jury constitué de praticiens hospitalo-universitaires. Elles concernent les connaissances de l’étudiant dans tous les domaines de la médecine sans restriction. Je puisse vous assurer que les échecs ne sont pas rares. Donc pour vous dire q’un médecin qui a son doctorat, n’est pas n’importe qui car connaissant bien le sérieux dans la formation au faso. Je puisse aussi vous assurer qu’étant de la promotion 93, j’ai toujours des camarades qui n’ont pas encore soutenu leur thèse car ils n’ont pas jusqu’à présent valider leurs épreuves cliniques.
Mes chers internautes, il faudra aussi comprendre une chose, ne confondez pas infirmiers et médecins. Les textes en matières de déontologie ne permettent pas à un infirmier de prescrire une ordonnance, c’est une faute grave, passible de peines d’emprisonnement et d’amende. Pourquoi dit-on "ORDONNANCE MEDICALE", c’est du français. La prescription d’une ordonnance est un ACTE MEDICAL qui engage la responsabilité du medecin.
Beaucoup sont dans l’erreur car aucun infirmier ne peut prétendre executer une tâche sans les consignes du médecin.
Dans notre pays, l’analphabetisme aidant, les gens confondent pas mal de chose. Pire, nos politiques se mettent dans ce jeu, mettant à dos la population contre les agents de santé.
Enfin, ce qu’il faut comprendre, pour une formation des médecin, le nombre compte. En effet, dans ma promotion en 1993, nous étions 248 en 1ere année et 60 ont été admis en 2ème année (numerus clausus oblige) et en fin de cycle, c’est à dire en 7ème année, nous n’étions que 54. Donc ce qui me permet de dire que nous n’avons été bien encadrés sur le terrain de stage, comme à la fac.
C’est depuis la réfondation de l’université que les choses se sont "gâtées", il faur repenser tout à la base, revolutionner et donner des meilleures conditions de formation pour le bonheur de nos laborieuses et merveilleuses populations, ceci passe par le respect des textes en vigeurs.


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