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Santé de la population : Les agents subissent actuellement des menaces

27 septembre 2011, 20:06, par lambda

Selon notre compréhension des faits, la mort d’une personne dans un service de santé est dommageable ; c’est peut être les conditions qui entourent ce décès qui posent problème.Nous avons vu dans ce pays des familles remercier par voie de presse ou de communiqué des personnels de santé qui se sont occupés de leur regretté ! Bref, pour dire que s’il y a eu faute, il y a eu faute !
Cependant la réaction des gens pour la plupart pose problème ; le ministre de la santé en tant qu’enseignant et psychologue a compris qu’il faut remonter le moral de ses troupes ! Sinon !!! Sinon car la réaction des gens est un couteau à double tranchant :
- d’abord, dans quelle administration du Burkina Faso le mauvais accueil n’existe pas ? Que chacun se réponde en âme et conscience ! Veut-on que les agents de santé soient des "extra-terrestres" de cette administration ? Si oui, pourquoi leur dénigre t-on le droit de réclamer de meilleurs salaires en disant que tous les salaires sont bas au Faso ? Si non, ne leur demandons pas d’être extraordinaire dans une administration où c’est le népotisme, la magouille, le favoritisme, la course à l’enrichissement, et que sais-je encore, ont droit de citer.
J’ai lu dans une réaction d’un internaute sur un article du journal Le Pays de la semaine passée qui traitait de la gestion des bourses d’études, que dans le même ministère de la santé, il faut déposer de l’argent frais pour qu’on te libère pour un poste dans une organisation internationale où ton dossier a été retenu. Il interpelait le Premier ministre à ce sujet. Y a t-il eu réaction de ce dernier ? Comment voulez-vous qu’avec ces genres de faits au vu et au su de plusieurs agents, vous demandez à ce qui sont en bas de l’échelle administratif sanitaire d’être propres et d’être des anges ? Ceux qui ont sanctionné ces agents de la santé peuvent ils prouver leur probité dans cette histoire de pots de vin ? S’ils vous plait c’est sale dans la maison santé en commençant depuis le ministère et en descendant.
- ensuite, je dis aux gens attention ! Si vous créé une crise de confiance avec les agents de santé, les premiers à en pâtir risque d’être la population. Je m’explique : à supposer que je suis agent de santé à 100km de Ouaga ou de Bobo, une femme vient pour accoucher. Il se trouve que cette femme ne coopère pas bien dans les gestes à elle demandés pour l’aider à accoucher ou n’a pas confiance au personnel qui s’y trouve ; la réaction de ce personnel c’est la rétraction, donc ne pas trop se casser la tête. On remplit une fiche de référence sur Yalgado avec les frais que cela occasionne. On ne peut pas condamner ce personnel d’avoir référer cette dame car il estime qu’il ne peut pas. Malheureusement, de plus en plus face au politique qui a jeté les personnels de santé en pâture, personne ne "veut plus prendre des risques". Je propose à messieurs les journalistes d’approcher la maternité Yalgado pour les statistiques des références depuis ces fameuses sanctions. Il est dit qu’une femme de moins de 1,5 mètre enceinte est un accouchement à risque ; demandez dans nos villages combien de femmes de moins de 1,5m les agents de santé ont fait accouché sans référence à Yalgado ou à Souro Sanou ? Désormais si toutes ces femmes sont systématiquement référées, Yalgado ou Souro Sanou ne tiendront pas ! Je pense que c’est cela que le Ministre de la santé a compris en allant rencontrer ses agents de santé pour les encourager. Ils font parfois du travail exceptionnel dans l’anonymat, sans la moindre lettre de félicitation du ministère, avec les salaires que tout le monde connaît, mais quand le politique à des problèmes ils deviennent des fusibles, car on a oublié "hier".
L’autre exemple pour rendre compréhensible mon 2ème propos, c’est le cas de ce patient qui n’a pas les moyens financiers pour faire tous les examens avant son intervention ; le médecin au-delà ce ce qui est prescrit dans les livres, vu la situation du patient peut essayer de limiter les examens recommandés afin qu’il puisse être opéré. Dans le contexte actuel je ne suis pas sûr que beaucoup le feraient car il suffit que ce patient décède pour qu’on dise que c’est parce que le médecin n’a pas réalisé tous les examens recommandés. Qui perd ? C’est la population.
Pour dire enfin que si les soins devraient être prodigués comme il se doit, cela a un coût que ni l’État, ni certaines de nos populations ne sont sûrement pas prêts à supporter !
Merci à l’administrateur du site de laisser passer ce message pour amener à des réflexions et des propos plus nuancés.


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